Photo

À chaque gouvernement sa politique pénale et à chaque commissaire du gouvernement sa feuille de route. Au Parquet de Port-au-Prince, les commissaires se succèdent mais leurs objectifs ne se ressemblent pas. Ils se sont différenciés par des sobriquets les uns plus voluptueux que les autres. « Commissaire zokiki, commissaire manager PétroCaribe, commissaire anti spoliation, commissaire rekreyasyon an fini…. et maintenant le tout dernier en date, Paul Éronce Villard qui veut faire de la détention préventive prolongée son cheval de bataille ».

Par Patrick Mackintosh JEAN,

Montréal, LE MIROIR INFO, le vendredi 6 septembre 2019.

‪À peine 8 mois comme chef du Parquet de Port-au-Prince, Me Villard a déjà permis à plus de 1700 détenus qui croupissaient entre les 4 murs du plus grand centre carcéral du pays de retrouver leur famille.

Souvent, ces derniers faisaient de la prison préventive soit pour des larcins ou de simples contraventions qui, au regard de la législation haïtienne méritaient un simple séjour en taule. Pourtant, « ils y restaient jusqu’à 15 ans en prison » a déploré Me Paul Éronce Villard.

Dans cette ville, Me Villard estime quoiqu’on fasse, la détention préventive prolongée restera un véritable défi pour le système carcéral et que son administration compte contribuer y diminuer voir l’éradiquer. Ainsi, son dernier bilan sur la situation carcérale présenté à la presse en est la preuve.

Selon Paul Eronce Villard, le nombre de détenus en situation d’incarcération irrégulière dans la  juridiction de Port-au-Prince est passé de 4918 à 3218 pour la période allant de décembre 2018 à août 2019, date à laquelle il a pris les rennes du Parquet.
Dans de pareille circonstance, dit-il, le Parquet de Port-au-Prince peut s’enorgueillir d’avoir rédigé que pour le mois d’août 2019: 153 actes d’accusation et réquisitoires définitifs. De ce nombre, 68 sont traités en temps réel, 34 sont classés sans suite, 25 sont déférés au cabinet d’instruction et 9 ont été déférés au tribunal Correctionnel.

Me Paul Éronce Villard qui ne veut pas que son travail se limite qu’au combat contre la détention préventive prolongée donne la garantie à tous les justiciables que les parquetiers complètent le travail de la police et des organismes des droits humains au bénéfice de la société. 

Ces cellules libérées serviront-elles les lieux d’accueil pour les vrais criminels à costumes dont l’ancien directeur général de la police nationale Haïti (PNH), Michel-Ange Gédéon a mentionné dans son discours d’adieu ou elles seront partagées avec les dilapidateurs des fonds de pétrocaribe?