Credit photo: RFI

Je veux, suite aux calamités extrêmes de ces derniers jours, dire à vous
toutes et à vous tous mes sœurs et frères MERCI. A vous toutes et à vous tous, qui, dans un élan de solidarité sans pareil, avez témoigné de vos émois, de vos émotions bienveillantes et de votre humanité face aux circonstances agitées dans lesquelles j’aurais pu perdre la vie, je dis MERCI.

ParentEs, amiEs, collègues de travail, connaissances et vous tou.t.e.s qui m’avez envoyé vos pensées positives, vos sollicitudes me touchent profondément. Je ne peux oublier de mentionner les nombreux messages de soutien de professeurs et d’étudiants du Campus de Limonade et du reste de l’Université d’Etat qui sont, pour moi, une source puissante d’énergie où je trouverai la force pour affronter l’avenir.

Je croyais avoir agi avec responsabilité et été dans la ligne du rapport
citoyen que j’ai toujours développé avec mon pays. Mais les institutions de
l’Etat m’ont abandonné. L’ignorance, la misère et la violence laissées comme les seules consolations à la très grande majorité du peuple ont triomphé.


L’ignorance et la misère engendrent la peur et la violence : c’est une leçon de réalité qui vit désormais dans mon corps et dans ma chair.

Ma motivation reste et demeure citoyenne et je n’éprouve aucun regret d’avoir posé ce geste !

Il est évident que des controverses, positives pour certains et négatives
pour d’autres, affecteront durablement ma vie SOCIALE. Mais ma conscience restera mon seul VRAI juge. J’ai par ailleurs une certitude inébranlable : quand l’ignorance sera remplacée par une ÉDUCATION DE QUALITÉ pour toutes les Haïtiennes et tous les Haïtiens sans exception, mon geste ne fera pas l’objet de réquisitions des procureurs qui siègent au tribunal des passions politiques.

Je produirai un rapport détaillé de toutes les circonstances de mes
calamités et péripéties durant les deux jours des mardi 17 et mercredi 18 mars.

Je ne veux pas ajouter de l’eau au moulin d’un personnage grossier et
ridicule qui, on ne sait jamais quand il exprime ses propres idées ou celles
qu’il profère sous diktat, continue malheureusement d’être un des fossoyeurs de nos possibilités en tant que peuple et une boussole assurée du naufrage national.

Toutefois, je déplore l’usage politique qui a été fait par les «
autorités » les plus hauts placés d’une situation où j’ai failli mourir.

Je porterai plainte contre ceux qui ont répandu des rumeurs dégradantes sur ma personne et exigerai des excuses publiques de la part de monsieur Jouthe Joseph pour ses propos pleins de légèretés et de bassesses.

C’est à la fois un mépris inconsidéré pour ma vie et, plus généralement, pour les vies insignifiantes de ceux qui ne comptent pas dans l’ordre social inégalitaire haïtien. Cette stratégie vise en plus à cacher l’incompétence visible d’un gouvernement conforté dans une politique dissimulée depuis toujours derrière le mensonge. Pour masquer l’absence de plan et de structures capables d’affronter l’épidémie du Coronavirus, le « Premier ministre » choisit la diversion
politique.

J’ai été indigné et révolté quand, le jeudi 19 mars à 10 hres 08 du matin,
la Ministre de la santé publique m’a appelé pour m’annoncer que mon test était négatif et profitant pour me demander de venir débiter devant les médias des mensonges au Peuple haïtien. A plusieurs reprises, elle a insisté pour me demander de dire que ma prise en charge ait été assurée alors que ça n’était pas le cas et que je lui ai expliqué toutes mes péripéties. A chaque fois, j’ai répondu : Madame la Ministre, je dirai la VÉRITÉ !

Bizarrement, quelques temps après ce refus d’exécuter la demande de la
Ministre, Tonton Bicha sort une vidéo aussi grotesque qu’ignoble dans le but de me disqualifier. L’essentiel de ce qu’a dit Tonbon Bicha a été récité
copieusement par monsieur Jouthe Joseph.

Je regrette de me voir obligé de défendre MON HONNEUR en relatant ces faits
à un moment où l’union sacrée nationale doit être le leitmotiv de chaque
Haïtien. Le Coronavirus est une réalité à laquelle le mensonge ne peut
résister. Le moment doit être réservé à tout ce qui est force, courage,
patriotisme, engagement et détermination, sauf aux polémiques stériles et
irresponsables.

Serrons les rangs et retroussons nos manches pour mener la guerre contre
l’introduction du Coronavirus dans notre pays. Force Haïti, Vive Haïti !

MÈSI tout moun !

Lavi pou tout moun !

Bellamy Nelson