
2020 est une année charnière dans l’histoire du département du Nord. Elle coïncide avec les 200 ans de la Mort de Henry Christophe. Ce Roi Bâtisseur du Grand Nord d’Haïti de 1806 jusqu’ à sa mort le 8 octobre 1820.
2020 ramène aussi les 350 ans de la fondation de la ville du Cap-Haïtien, communément appelée la cité Christophienne.
La promesse de l’organisation des festivités carnavalesques nationales dans le Nord a été reçue comme un cadeau de grande valeur par les Capois.
Malheureusement, cette promesse n’était autre qu’un cadeau empoisonné, constate stupéfaite la population du Nord.

Je suis du Cap et c’est avec un pincement au cœur que j’ai appris que le Nord vient de perdre une opportunité en diamant avec ce carnaval national 2020 que l’ouest lui a ravi, surtout que deux commémorations historiques devaient faire pencher la balance au profit du Nord.
Le pays aurait dû se mobiliser pour faire de ces deux événements une apothéose…mais avec un slogan exclusif » le Cap d’abord « , ce régionalisme excessif refroidit les autres départements.
L’argumentaire pour vendre l’évènement n’est pas convaincant. La stratégie du lobby laisse à désirer. Le Président de la République est originaire du grand Nord. Cet atout aurait permis à la Mairie du Cap de bénéficier depuis 2017 d’un arrêté lui octroyant l’organisation du Carnaval 2020.
Le comité organisateur n’a pas su trouver l’antidote pour maîtriser le venin de la politique dans la programmation.
Depuis deux ans Port-au-Prince est un espace explosif; il est risqué d’y réaliser une telle concentration humaine. À ce titre les récentes manifestations sont éloquentes.
le Cap-Haïtien, par contre, est un havre de paix, en témoignent les sorties vespérales le long du boulevard et autour de la place de la Cathédrale.
Un consensus devrait être trouvé pour placer toutes les activités au-dessus de la mêlée.
Toutes les couches de la population auraient dû s’approprier les dates marquantes du calendrier des festivités. L’annulation de l’activité du 8 octobre, tard la veille, laisse suinter un penchant pour un camp dans les affrontements politiques.
Ce camouflet peut venir d’un esprit revanchard.
Souhaitons que cette décision n’assombrisse pas pour trop longtemps le ciel et qu’elle n’ait pas de répercussions néfastes sur le reste du calendrier.
CROISONS LES DOIGTS…..
Auteur: Claude PÉAN