Bonne année 2020 ? À qui et où ?

En Haïti où la vie faste voire améliorée reste un défi majeur pour presque tous?  À ces millions d’haïtiens et d’haïtiennes qui, depuis leur naissance, souffrent de tous les maux du monde ? Qui n’ont jamais pu véritablement passer une bonne année? 

À ces braves et courageux compatriotes forcés de partir de chez eux, dispersés et mourrant de nostalgie ? 

À ces jeunes hommes et femmes rêveurs, marginalisés, manipulés, mal utilisés, qui n’ont même pas une once d’espoir?

Nous venons de vivre une année de turbulences où tous et toutes, nous avons eu à nous inquiéter quotidiennement, incessamment, pour nos vies, celles de nos progénitures ainsi que celles de nos familles et amis.

On nous a ouvert les portes de l’enfer.

Nous avons connu le mal, la peur, le deuil, l’amertume…

Brièvement, voici ce que c’était l’année 2019:

Une année de décente aux enfers! 

Yon lane nan yon peyi detri, pouri, santi ;

Yon lane chen manje chen ;

Yon lane blòf ak vagabonday politik ;

Yon lane tout sòt zak sasinay ;

Yon lane blakawout ;

Yon lane manipilasyon jenès ;

Yon lane pilonnen dwa moun ;

Yon lane doulè pou timoun ;

Yon lane tèt chaje !

Et qu’est-ce que sera l’année 2020 ?

Déjà, ne s’annonce-t-elle pas déconcertante, douloureuse ?

Tenons compte des évènements malheureux prédits. Et qui en seront à l’origine ?

Est-ce ces malheureux silencieux, indifférents face aux maux dont ils souffrent ? Non ! 

Certains des premiers qui nous souhaitent et souhaiteront heureuse année 2020. Mais comment osent-ils ?Comment peuvent-ils avoir le culot de continuer à nous berner, à nous  ridiculiser?

Je ne vais souhaiter bonne année à personne, je souhaite de préférence un bon combat à tous et à toutes, haïtiens et haïtiennes, frères et sœurs des quatre coins du monde, pour le respect intégral et la pleine jouissance de nos droits ; plus un combat pour une quelconque, prétendue amélioration de nos conditions de vie, mais un combat pour un changement réel, palpable, tangible de nos vies, rendues si misérables, si malheureuses.

Merci à Dieu de nous avoir protégés durant l’année 2019 !

Puisses-tu, ô Seigneur, nous permettre de briser les chaînes qui nous lient depuis environ deux siècles.

Debout jusqu’au bout.

Patrick ORÉLUS