Je n’ai jamais lu de textes qui contiennent autant de méchanceté que les vôtres. Cette culpabilité invite à l’urgence. Cela se justifie par votre ignorance du sujet que vous traitez, en soutenant dans votre article que : « La diaspora échoue tant qu’il ne s’aligne pas avec nous le Peuple ».

New-York, https://www.lemiroirinfo.ca, Vendredi 17 Juillet 2020

Puisque « nous le Peuple » que vous énoncez à ni forme ni substance,  que ce blasphème qui résonne bien à l’oreille peut être utile pour mystifier les masses, permettez-moi de vous indiquer la température de ce marécage dans lequel vous êtes trempé jusqu’au cou. 

Vous êtes le fils de la barbarie, vous n’avez rien trouvé ni devant vous ni sur votre passage. Votre génération atteste que les aînés ont échoué parce qu’elle n’a trouvé ni institution ni direction.

En effet, on lui a enlevé la langue française qui était une arme efficace pour les affrontements internationaux, un produit lucratif pour le débouché personnel, une balance morale face aux difficultés de la vie, une voix dominante sur les réseaux sociaux.

Aujourd’hui, sur le Net qui relie tous les peuples du monde, les nationaux demeurent l’otage du créole.

On continue de lui mentir, en l’occurrence votre génération, sur son propre histoire. La trahison nationale fait croire que le paradis commence dès qu’on laisse le pays. Portant le fardeau d’un si lourd complot, votre génération a échoué même quand elle a réussi.

Formé à l’occidentale, probablement à l’étranger, vous essayez en vain d’écrire sur la réalité nationale. Dans cette aventure où vous vous engagez sans un bagage prépondérant, voire sans identité, vous n’arrivez pas à vous situer ni vous imposer.

Vos textes, dû moins ceux qui m’ont été soumis sont dépourvus de références historiques. Vos semblants d’analyse exposent vos erreurs de jugement. Finalement, votre dialectique même ressemble à un mécanisme déglingué.

Hier, vous voyez dans la « diaspora haïtienne », « une diplomatie publique ». Aujourd’hui, vous l’opposez à « nous le Peuple », slogan creux, position ambivalente qui invitent à de grands questionnements. Simplement, vous êtes un piteux démagogue qui joue avec les mots. Vous manipulez la plume comme le couteau de la division.  

Dans les échanges littéraires qui se tiennent en ligne, savez-vous que vous vous opposez à moi ? Vous invitez à la récidive les rares esprits que j’essaie de sauver de l’étourderie. En les versant le sérum de la distraction, en les soumettant au lavage de cerveau, vous risquez de faire autant de dégâts que les bandits de la Capitale.

Vous écrivez en français, ce qui est bien, mais vos analyses sont purement erronées. En outre, quand vous terminez vos textes par votre titre de docteur, les imbéciles croient naïvement dans vos imbécillités.

En aggravant l’état des borgnes jusqu’à les rendre aveugles, vous prétendez que les laideurs du monde méritent d’être ignorées.

J’ai appris mon art, vous avez volé votre métier.

Mes accusations seraient moins virulentes si des particuliers ne m’avaient pas soumis vos textes et vos discours sous la forme d’un évangile.

Dans mes écrits, je m’adresse à l’actuelle génération aussi bien qu’à la société future, tout en reconnaissant mes devoirs envers nos ancêtres qui n’arrivaient pas à formuler les principes de base de notre jeune nation. Je ne fais que suivre le sillage de mes prédécesseurs, acte pieux, geste discipliné, devoir sacré. Puisque j’entends laisser un modèle de raisonnement pour mes contemporains perdus sur le chemin de la modernité, mes exercices sont guidés par des normes académiques et des valeurs universelles.

Tout le monde parle, tout le monde écrit, tout le monde commente. On dirait que la presse nationale, qui devrait servir de modérateur, se montre hostile envers les grandes idées, voire la solution nationale.

Chez nous, saleté, pauvreté, médiocrité sont des produits rentables. Ils définissent même la base de notre existence. Je m’insurge contre un système institué pour favoriser l’échec d’une nation.

-I-Dans mes écrits, j’invite le plus que possible d’utiliser le terme « diaspora », pour adopter le mot « émigrés » ou « ressortissants », des termes juridiques plus acceptables qui ne laissent pas l’arrière goût du bannissement.

Dans « Le Guide de la réforme haïtienne », je me réfère aux  « Communautés externes », quand il faut définir l’intégration sociale de nos ressortissants au pays  aussi bien que leur présence économique dans les pays d’accueil. En dehors des maisons privées, nos émigrés ne possèdent presque rien. Nous déposons notre argent à la banque. Celle-ci met nos épargnes à la disposition des hommes d’affaires étrangers pour lesquels nous travaillons.

Le dossier de nos émigrés ne peut être abordé que sur un angle multidimensionnel.

Puisqu’en écrivant sur les « Communautés externes » vous ne savez pas trop ce que vous dites ni ce que vous faites, laissez-moi vous faire mon récit. 

L’exode massif des Haïtiens vers les rives étrangères a commencé officiellement avec la dictature de 1957. Cependant, il faut reconnaître qu’avant cette date, nos ressortissants allaient couper la canne à sucre à Cuba et en Dominicanie. Les rares exilés étaient tirés de la liste des adversaires de la présidence.

L’année 1957 représente une date charnière, parce qu’elle marque le début de l’exil en masse. Le gouvernement de François Duvalier fut le premier a organisé une terreur systématique sur tout le territoire national au cours de laquelle personne n’était épargnée.

Pour s’emparer de votre propriété, de votre entreprise, de votre poste même de votre femme, on se contentait de vous accusé de « complot contre la sureté de l’état ». L’affaire ne s’arrêtait pas là. On allait  jusqu’à poursuivre les membres de votre famille ou ceux qui ont eu la malchance de porter un nom identique.

Quand le dictateur inaugurait l’Aéroport international qui portait initialement son nom, soit aux environs de 1967, il était devenu plus facile pour nos concitoyens de quitter le pays sans utiliser l’aérodrome militaire de Pont Rouge pour se rendre à Porto Rico pour pouvoir s’embarquer ensuite sur de grands transporteurs qui les conduisaient à  destination finale. Pour être plus clair, avant cette date, celle de 1967, les jets ne pouvaient pas atterrir sur notre sol, parce que nous ne disposions pas la capacité aéroportuaire nécessaire. Un avion devrait nous emmener à Porto Rico, à partir de là, il était possible d’atteindre la destination convenue.

J’avais trois ans, quand j’ai accompagné un proche parent à l’aérodrome militaire de Pont Rouge. Tout ce que je pouvais me rappeler, c’est que je portais un pantalon de velours rouge et une chemise blanche. On m’avait placé sur un mur pour voir défiler les voyageurs. A mon premier bain de foule, j’étais incapable de discerner les moindres détails. Finalement, j’ai vu un grand avion rouge et blanc qui s’envolait. Ce dernier adieu représentait les premières funérailles auxquelles j’ai assisté. Oui ! je venais d’assister aux funérailles d’une nation.

Au début, la salle d’attente de l’Aéroport François Duvalier, était aussi triste qu’un salon funéraire. Quand l’annonceur demandait aux passagers de se préparer à monter à bord, un courant électrique circulait dans l’air pareil aux frissons qui claquaient ses ailes sinistres lorsqu’on s’apprêtait à fermer un cercueil. On pleurait autant, rougissait quelquefois davantage en voyant s’envoler un être vivant. Les familles haïtiennes venaient d’être accusées d’homicide involontaire.

Autrefois, on embarquait les politiciens, aujourd’hui des innocents, le trésor des humbles demeures. Notre pays n’était pas en guerre, fallait-il questionner la nécessité d’un tel sacrifice.

L’incertitude ordonnait que les jeunes gens soient exilés pour pouvoir les protéger contre un régime assoiffé de sang,  qui voyait dans la jeunesse une source de nuisance à l’état latent. Arrivés à destination, certains de ces voyageurs sont tombés dans la rue, d’autres avaient encore moins de chance. 

L’exil est un plat qui se mange à la fourchette ou avec les doigts, suivant votre appétit et votre courage. Ceux qui ne digéraient pas la situation où ils se trouvaient ni celle qu’ils ont laissée préparaient constamment des invasions.

Dès leur débarquement au pays pour mener la lutte armée, ils furent appréhendés et fusillés. En ce qui à trait aux membres de la Jeune d’Haïti, l’un des invasions les plus osées, la population fut conviée à l’exécution de deux membres du commando et leur cadavre fut jeté aux chiens dans les rues de la Capitale.

Techniquement parlant, nos émigrés jouissaient le statut d’exilé. Pour visiter leur famille au pays, ils devraient obtenir au préalable une autorisation auprès de nos consulats. Malgré ces précautions, certains ont disparu sans laisser de trace dès leur arrivée à la Capitale.

J’ai visité les États-Unis quand j’avais neuf ans. Par la suite, j’ai véhiculé une infinité de parents et d’amis aux ambassades et à l’aéroport jusqu’au jour où je ne reconnaissais plus personne à Port-au-Prince. Alors, le jour de mon départ définitif, je me souviens des réflexions que deux hauts fonctionnaires de l’aéroport ont faites à mon endroit. Ils se regardaient en soufflant quelques mots à voix basse.

A Port-au-Prince, mon air singulier m’avait rendu célèbre. Je figurais parmi les plus jeunes chauffeurs ; ma coiffure afro était plébiscitée ; je jouais  avec l’Orchestre de la Sainte Trinité ; j’ai performé puis donné des entrevues à la Télé nationale ; Delmas 19, Delmas 75 et les Cités rentraient dans ma juridiction.

Tout émigré se souvient de sa première instance de départ, même quand il était possédé ou confus. C’est ainsi que je décris cette séance initiatique.

Deux proches parents m’ont donné la dernière accolade, à peu près tout ce qui me restait de famille au pays. J’ai abandonné ma voiture sur la route de l’aéroport pour qu’elle soit récupérée, après.

Je vis à New York depuis plus de trente ans et je ne connais aucun autre état de l’Union. Je n’ai visité aucun pays, même le Canada avec qui nous partageons la frontière. Mes études furent longues et rigoureuses. Ce fut une aventure qui me conviait à différentes rives de la connaissance. Fils des bas-fonds, pour atteindre la surface, il fallait produire cinq fois plus d’effort. Les mauvaises nouvelles du pays, les crimes abominables m’invitaient à m’éloigner de la réalité pour me réfugier dans un monde enchanteur, l’univers de la théorie et du questionnement. 

L’expérience consistait à détruire les mauvais penchants pour laisser naitre un nouvel horizon. Un émigré est différent de ce qu’il fut. Certains ont émergé, d’autres ont submergé.

Plus d’une trentaine d’années après la chute des Duvalier, on continue de traiter les émigrés des envahisseurs.

-II-

Port-au-Prince a perdu plus de quatre-vingt pourcent de ses habitants originels. Par la suite, presque tous nos experts les ont suivis à l’étranger. Les gens que vous appelez « diaspora » entretiennent leur famille au pays. Certains sont propriétaires, payent l’impôt et leurs serviteurs ; quelquefois, louent leur immeuble aux particuliers. Certains, professent dans le secteur public, comme Jean Serge Joseph, assassiné sous le gouvernement de Michel Martelly. Certains enseignent dans le système universitaire, comme Robert Berrouët-Oriol qui est retourné vivre aux États-Unis. Certains sont nés à l’étranger, comme Réginald Boulos qui réclame le pouvoir. Certains sont revenus après de longues années d’exil, comme Michel Soukar qui enseigne à l’université. Certains ont débarqué au pays pour combattre le système oppressif, comme Richard  Bruisson qui fut assassiné. Une infinité d’émigrés opèrent plusieurs voyages annuels au pays, mais d’autres préfèrent l’entreprenariat et le développement communautaire.

Moi, personnellement, j’ai fait la connaissance de beaucoup d’émigrés dans les supermarchés de la Capitale. Par coïncidence, il nous arrive de reprendre le même avion.

Dans ce brouhaha, personne n’a jamais pris la  défense de nos étudiants qui après avoir bouclé leurs études internationales ne peuvent pas retourner au pays parce que leurs parents les déconseillent.  Vivant dans l’illégalité, privés d’allocations, ces jeunes  demeurent suspendus comme des animaux traqués.

À l’exception du Canada qui accorde la résidence permanente aux étudiants internationaux, les autres pays vous laissent partir. Les familles haïtiennes qui disposent des moyens doivent savoir les options disponibles sur les marchés académiques. 

Nos ressortissants sont affectés par de grands défis dans les pays d’accueil. Ils doivent s’éduquer adéquatement, s’intégrer dans le nouvel environnement, soutenir le rythme professionnel, sauver leur famille dans une société où les mœurs sont différentes des nôtres.

Tout ce qu’on peut reprocher à nos émigrés, c’est d’avoir laissé le pays avec leur connaissance, leur sagesse, leurs principes, dans leur jeunesse soit le patrimoine immatériel sans tenir compte de l’ampleur des dégâts causés.

En dehors de ceux qui l’ont coupée, la racine de nos émigrés se trouve au pays, dans les registres d’hôpitaux, de baptême et d’écoles.

Loin d’être un bloc monolithique, les « communautés externes » affichent différentes tendances, à quoi faut-il ajouté les générations successives qui suivent la sinuosité de leur époque. L’ensemble de ces facteurs justifie l’absence « d’identité politique » qu’on nous reproche souvent.

« Les Communautés externes » comptent une infinité de gens souffrant de la folie du pouvoir. Il ne faut pas se laisser berner par des fous qui disent à leur femme qu’elle a l’allure d’une première dame ou à leurs enfants qu’il ne faut pas se laisser tatouer le corps, car se travestir souille le prestige de la première famille haïtienne,  possibilité qu’il faut considérer.

Il faut éviter de considérer le problème des « communautés externes » sous un angle quantitatif prédominé par l’économie pour favoriser une approche qualificative définie par l’humanisme.

À Port-au-Prince, on dit que seule Madame Colo est originaire de la ville ; au pays on accueille nos émigrés comme des prédateurs.

Cette esquisse de la « diaspora », s’il faut utiliser votre terme, projette des contours et des bifurcations qui échappent à votre pauvre entendement.

-III-

Vous critiquez « la diaspora », comme vous nous appelez, qui se plaint du montant de $1,50 US que le gouvernement collecte sur les transferts, en disant : « Elle pleurniche sur les frais de $1,50 sur les transferts d’argent et ceux associés aux appels internationaux pendant, dit-elle que le pays ne leur donne rien en retour. »

Par coïncidence, la proposition de taxer la réception des capitaux est incluse dans « ma réforme économique » laquelle préconise aussi l’intégration  économique des émigrés dans les pays d’accueil.

Le prélèvement de $1.50 sur les transferts d’argent emprunte de sourdes menées. Aucun rapport n’a publié sur le montant total et la destination finale.

On ne se plaint pas pour la modique somme que nous volent ces fils de pute. Nous condamnons un acte déloyal qui nous assigne un statut minoritaire, même quand nous sommes la « cantine nationale ».

Les «  communautés externes » souhaiteraient la publication d’un rapport annuel du montant qu’elles ont contribué aussi bien que les projets réalisés avec ces fonds.

La possibilité que les médecins ou les enseignants du secteur public aurait été payés à l’aide de ces fonds apparaît nébuleux. Il serait préférable d’inaugurer édifices, parcs et autres sites qui justifieraient l’usage transparent de nos contributions. Ainsi, nos émigrés seraient prêts à doubler voir tripler leurs redevances.

Par exemple, quand l’Orchestre Tropicana est en tourné aux États-Unis, l’admission est fixée à $150 US. Certaines femmes portent des habits de $500 US pour se rendre à l’événement. Dîner avec un président haïtien coûte autant.

L’État haïtien projette l’image d’un groupe de vagabonds sales, malodorants, inférieurs. Ce déficit de leadership nous fait perdre d’immenses avantages aux près des autres nations.

Par inadvertance ou crétinisme, vous vous exprimez comme un courageux complice, un parfait cleptomane, un Haïtien typique qui ignore complètement le milieu où il évolue et le danger qu’il représente pour autrui.

Après le « Rapport de Petro Caribe », qui peut se fier au gouvernement pour un possible partenariat économique ?

Au cours des années soixante, le gouvernement de François Duvalier s’était approprié d’un pourcentage sur chaque compte et remettait du papier coloré aux propriétaires. Récemment, le Ministre des finances a donné l’ordre de payer les transferts en devise nationale soit la gourde. Entretemps, certains de nos établissements font des transactions en dollar américain.

L’émigré qui se respecte n’allait jamais contribuer à la hauteur de 25% à ce « fonds d’équité » dont vous approuvez. On ignore qui va gérer ce fonds et qui va choisir les projets à financer. Si nos gouvernements ont pris soin de dilapider les Fonds de Petro Caribe et ceux de l’Organisation Nationale d’Assurance (ONA), qu’adviendra-t-il des « fonds d’équité » qui tomberont sous leurs griffes ?

Actuellement, quand nous sommes arrivés à l’aéroport avec deux valises, nous sommes soumis à des fouilles humiliantes. Autrefois, nos ressortissants avaient droit à deux bagages de soixante quinze livres chaque. Ils profitaient pour apporter tennis, chaussures, tissus et d’autres camelotes dont la valeur était suffisante pour rembourser le prix du ticket.

Aujourd’hui, l’oligarchie contrôle la douane, elle place le directeur général et définit les tarifs. On a même brulé vif les gardes frontière lors des derniers événements pour donner libre cours à la contrebande.

Il est presqu’impossible à nos émigrés d’envoyer une voiture d’occasion au pays à moins qu’ils accepter de payer des frais dont le montant surpasse la valeur réelle du véhicule. Si les bateaux qui transportent nos marchandises reçoivent l’autorisation d’accoster, souvent on laisse pourrir nos containers à l’entrepôt de la douane. Car, dès qu’un oligarque détient l’exclusivité d’un produit, d’autres particuliers n’ont pas le droit de l’importer. On va jusqu’à fermer les usines du pays pour permettre aux oligarques d’importer ces produits.

Ignorant la dimension historique de la réalité nationale, vous avez pris le soin de biffer les dates, les causes et les conséquences. Vous pataugez dans le vide.

-IV-

Dans l’article en question, vous taxez « la diaspora » soit nos émigrés de laxisme en disant : « Elle critique, expose les problèmes, dénonce les dirigeants corrompus, mais elle est encore à proposer un soupçon de solution. »

S’il faut évaluer la contribution des émigrés au développement national, je compte écrire bientôt à l’ancien Ministre de l’Éducation nationale, Monsieur Nesmy Manigat. Car, en étalant ses réalisations à la presse, son œuvre s’apparente à mes propositions de « réforme académique ».

Après l’avoir enregistré en 2008, j’ai placé Le Guide de la réforme haïtienne sur le Net à la disposition de mes concitoyens. Au fond, mon projet représente un cadeau fait à chaque citoyen lors de la célébration du bicentenaire. J’ai même placé une annonce en ce sens, dans le Nouvelliste, un quotidien national.

Si quelqu’un entendait appliquer mes propositions, il devrait soit s’adresser à l’auteur soit révéler leur provenance. 

Vous devez vous demandez pourquoi un tel acte est passé inaperçu, en l’occurrence ce Plan de sauvetage national. Premièrement, j’ai pris du temps pour comprendre mon propre œuvre. Deuxièmement, il faut tenir compte du contexte politique.

En fixant sa misère quotidienne, le petit peuple ne croyait pas dans un lendemain meilleur. La majorité silencieuse était si indifférente que ses pertes en vie humaine furent interprétées comme une sorte de justice divine. La bourgeoisie haïtienne occupait, la place que la dernière classe occupait autrefois. L’intelligentsia nationale agissait comme un groupe d’esclaves de maison. Port-au-Prince soudoyait la presse haïtienne qui fonctionnait à l’étranger afin de tenir nos émigrés dans un état d’hébétude permanente. On a rapporté que le gouvernement de René Préval octroyait $8.000 le mois à Radio Soleil de New York.

En 2003, quand le Groupe 184 travaillait sur le Contrat social, je rédigeais Le Guide de la réforme haïtienne.

J’ai combattu avec bravoure le gouvernement de Boniface Alexandre et celui de René Préval en publiant jusqu’à deux articles par jour. Dans une lettre ouverte parue dans le Nouvelliste, j’ai demandé au dernier de démissionner. Cependant, après sept années de militance et de revers, recevant comme récompense, l’avènement de Michel Martelly au pouvoir, je me suis dit que je ferais mieux de laisser ces cochons pourrir dans leurs excréments.

L’année dernière, voyant que la rue réclama le départ de l’actuel gouvernement, un élan de pitié me ramena vers les barricades. Le mouvement « Table rase » traduit la nécessité d’introniser la « réforme générale », la mise à jour du « Guide de la réforme haïtienne ».

L’année dernière, j’ai introduit les documents qui ont permis à l’opposition traditionnelle de se structurer pour pouvoir lancer la Rencontre de l’Hôtel Marriott, de Kinam et de la Nonciation. On s’est contenté de cloner mes notes de presse.

Tous les acteurs politiques avaient servi par le passé en contribuant au malheur du pays. Les cicatrices qu’ils ont laissées pesaient si lourdes que la table des négociations s’est brisée.

Cette situation justifie la création de la Nouvelle opposition nationale en 2007. Il s’agit du rejet des anciennes pratiques et des perceptions traditionnelles de nos politiques, des microbes administratifs.

J’ai remis mes Propositions de sortie de crise au Core Group, après avoir rédigé des lettres à l’intention des vénérables Donald Trump, Justin Trudeau, Kelly Craft et David Hall. J’ai emprunté cette voie par le passé en  remettant « Le Nouvel État » à Nicolas Sarkozy, Hugo Chaves, John Harper, Angela Merkel, Barack Obama, en me contentant de faire parvenir des lettres à Ban ki Moon, Koffi Annan et les missions africaines auprès des Nations Unies.

Quand le commandant des casques bleus est tombé, j’ai composé une musique portant le nom du General Da Matta. J’ai remis la partition à divers pays. Par la suite, j’ai reçu la lettre de gratitude de l’Ambassade du Brésil.

Je respecte ceux qui construisent des cliniques, des orphelinats, des cantines aussi bien que ceux qui ont édifié des entreprises au pays.

Puisque je prône l’élitisme, j’aimerais voir édifier des conservatoires de musique, des compagnies théâtrales et de danse, des musées et des bibliothèques sur les quartiers dans le but de transformer la mentalité haïtienne pour faire triompher notre humanité sur notre malignité.

C’est un crime quand quelqu’un n’a pas pu développer son talent. Il ne s’agit pas d’une marchandise qu’on achète, mais d’un trésor que nous confie la nature.

Contre l’avis de ceux qui réclament de plus grands espaces aux ONG, je postule l’édification d’un Nouvel État, l’unique salut, la dernière option.

En 2019, j’ai publié dans Le Nouvelliste « Les contradictions de la démocratie haïtienne » ; dans le même quotidien, en 2012, je me suis insurgé contre l’assassinat du Professeur Serge Bernard, puis, j’ai dédié un blog au Professeur Annil Louis Juste, assassiné par ses rivaux en 2010. Le site contient tous les articles que la victime a publiés ainsi que des lettres posthumes que je lui ai adressées. J’ai rédigé les oraisons funèbres de Lesly Manigat, Jean Claude Duvalier, Marc Bazin, Anthony Moïse, Gérard Daniel, Ipharès Blain et Pierre Blain. Au pays, j’ai honoré Ipharès Blain, Pierre Blain et Richard Duroseau ; j’ai remis des canevas aux peintres, des partitions et des dons en espèces aux musiciens, des classiques de la littérature française aux jeunes. Ce programme  entretient ce pont d’échange entre les deux rives.

Sur la scène nationale, quand on parle d’un Nouvel État, je suis l’auteur. Quand on parle de Manifeste, je suis l’initiateur. C’est que chez nous on ne respecte pas la propriété privée, on forge de faux documents et on extermine le vrai processeur.

Puisque je suis de l’avant-garde, je dois accepter le salaire de mépris accordé aux hommes de valeur.

Conscient de mon poids, je n’ai jamais signé ni ici ni ailleurs les ouvrages que j’ai publiés afin d’éviter les influences nocives des rencontres douteuses.

Haïti est une prostituée. Elle n’est pas autorisée à parler de position préférée dans le lit.

Sur cette même note, l’Université d’état fonctionne comme un « dépôt cola ». Depuis plus de quinze ans, Fritz Deshomme fait partie de la direction. Des étudiants sont tombés en martyr en essayant d’évincer ce  coquin. A l’exception de Jean Pierre Boyer qui a passé vingt cinq ans au pouvoir, il a surpassé tous les autres dictateurs que nos avons connu.

Mon programme de réforme universitaire peine sur le Net depuis 2009. Il n’a jamais fait l’objet d’aucun débat.

L’année dernière, j’ai contacté un groupe de professeurs qui avait signé une Lettre qui était favorable au changement. En m’ignorant, ils ont préféré de signer avec  le syndicat des motocyclistes, les propositions du Groupe Passerelle, sans savoir que l’initiateur Professeur Lemaitre Zéphir s’était emparé de mon projet pour récupérer le mouvement populaire. En effet, ce misérable est un commis chez Réginald Boulos.

En énumérant un ensemble d’agissements qui dénigrent la réputation nationale, « nous le Peuple » doit démontrer qu’il n’est pas le produit de cet univers abominable où nage l’odeur du crime et du pillage.

Qui est assez fort pour gagner une bataille contre l’imbécillité.

-V-

La légende d’une nouvelle société m’a été communiquée en répondant à une liste de questions que je me suis moi-même posées ? Qu’est ce qu’on va faire de l’industrie nationale ? Qu’est-ce qu’on va faire du transport public? Qu’est-ce qu’on va faire de la décentralisation ? Qu’est-ce qu’on va faire ? Qu’est-ce qu’on va faire ? Qu’est-ce qu’on va faire ?

Exposé à une nouvelle réalité sociale, côtoyant diverses nationalités, l’émigré est en mesure de questionner ses origines jusqu’à proposer un nouveau modèle de société. Il peut ne pas être en mesure de finaliser son projet, mais aura devant lui, une scène qui la suivra pour le reste de ses jours.

Aujourd’hui, un nombre indéfini d’Haïtiens jouissent d’un statut transnational. A l’étranger, ils vous donnent leur adresse nationale ; au pays, ils vous donnent une adresse internationale. Finalement, le Net a réuni tous les membres de la famille haïtienne dispersés sous le même toit.

Les nationalistes haïtiens placent leurs enfants à Union school, institution gérée par des Américains ou bien au Lycée français, école gérée par des français. Les femmes de la bourgeoisie haïtienne accouchent à l’étranger. Ceux qui ne peuvent pas se faire soigner aux Etats-Unis ou le Canada, se rabattent sur Cuba et la Dominicanie. Certains croient que le pays n’a pas besoin d’Université parce que nos jeunes pourront étudier à l’étranger. Dans l’autre sens, certains de nos émigrés envoient leurs enfants étudier au pays.

C’est autour de cette « transnationalité » qu’il faut puiser la solution. Ce qui justifie ma correspondance, une guerre menée sur plusieurs fronts, pour arracher la victoire nationale.

En méditant sur notre sort, je constate que la « diaspora » comme vous l’appelez et les nationaux ont les mêmes défauts. Nous avons un problème d’Haïtien. Nous sommes jaloux, indifférents, débiles.

Le salut national réside dans l’innovation. Si vous n’êtes pas en mesure de nettoyer les rues, de curer les égouts, que les gens défèquent à moins de cent mètres du Palais national, sous le regard des visiteurs étrangers, vous êtes non plus en mesure de fixer les clauses d’un partenariat. Un citoyen normal lancera un SOS pour être extrait des décombres qui l’asphyxient. J’ai la preuve que vous avez perdu le contrôle sur votre environnement.

François Duvalier, Jean Bertrand Aristide se croyaient être à la hauteur. Une fois élus, ils se sont débarrassés de leurs collaborateurs. Honteux de leurs échecs, ils se sont mis à massacrer les gens. Duvalier complotait avec des pilotes étrangers pour bombarder la Capitale, afin de montrer à la population qu’il est sorti victorieux d’une tentative de coup d’état. L’autre a assassiné ses propres sympathisants pour pouvoir accuser ses adversaires de bloquer ses projets de développement.  Après avoir anéanti leurs ennemis imaginaires, c’est alors qu’ils savourent les fruits amers de leurs revers.

Vous répondez au portrait psychologique de ces hommes. Vous ne savez rien de vos limites et vous vous trompez sur votre personne. Celui qui utilise de faux calculs s’installe dans la fourberie.

Vous n’avez pas de base, mais un tonneau vide qui roule dans la violence des nuits, l’insalubrité des rues, sur le ventre de l’inflation populaire.

Pendant que « nous le Peuple » légifère sur les revendications de nos émigrés, le pays a déjà cédé plus de soixante pour cent (60%) du marché vivrier aux Dominicains.

Puisque les « communautés externes » représentent le « tube d’oxygène » de la nation, elles ont pour devoir de réclamer le pouvoir pour éviter que notre indépendance aille aux Libanais.

Alors, vous devez savoir qu’avant les Européens, les Arabes entretenaient la traite des noirs. Ils castraient les hommes pour éviter de possibles rapports avec leurs femmes.

 « Nous le Peuple » a peut être connu quelque succès en dressant des barricades ou édifiant des tours de pneus enflammés, mais n’est pas en mesure de déposer un Plan de sortir de crise sur la table de négociations.

Haïti ne confronte pas de problème économique. L’effondrement de l’État invite une infinité de secousses sismiques qui facilite la corruption, avalise l’incurie, alimente le chaos.

Aujourd’hui, deux obstacles empêchent à la nation de prospérer. Il s’agit de l’argent sale et la sorcellerie, cartes maîtresses des oligarques et des politiciens.

Les Élections sont incapables de nous extraire du cercle vicieux. Maintenant, notre seule solution réside dans la « Transition ».

Dans mes publications antérieures, j’ai déjà expliqué pourquoi les transitions ont échoué et ce qu’il faut faire pour renverser la situation.

Indépendant, je me situe entre les émigrés et les nationaux, pour négocier la naissance d’un Nouvel État.

Etant les principaux pourvoyeurs nationaux, dans un partage équitable « nous les Oubliés » doivent recevoir une part égale à notre poids.

Pour avoir proposé depuis 2007, l’avènement d’un Conseil de gouvernement provisoire, dont la mission sera d’introniser une réforme générale, pour être en faveur de l’émergence d’une nouvelle élite politique, je demeure un acteur incontournable dans le dénouement de la crise nationale même quand j’ai choisi d’évoluer dans l’ombre.

Je suis l’unique acteur national qui soit en mesure de déposer plus de neuf cent pages de documents sur une table de négociation sans réclamer de contrepartie.

Évidemment, « les émigrés » doivent se contenter d’appuyer sans réserve le changement national sans faire valoir leurs ambitions politiques. En cas de succès, ils doivent s’engager à accorder des prêts au nouveau gouvernement.

Les convocations de la Nonciature n’ont pas abouti, parce que les diverses fractions de l’opposition traditionnelle n’arrivaient pas à s’entendre et n’avaient rien à proposer.

Comme je l’ai déjà dit, la prochaine fois, le champ du changement sera mieux organisé, car la Rue nationale sera inclue dans les négociations.

Il faut édifier un « Nouvel État en Haïti » pour garantir la souveraineté, réguler le système national, compenser les excès antérieurs, assurer l’intégration économique et sociale du citoyen.

En dehors des Organisations non gouvernementales, personne, émigrés et étrangers ne vont investir dans notre économie, contrôlée par des « fils d’immigrants », des apatrides.

Comme je l’ai déjà dit, nous avons un problème d’amour-propre. Bientôt, vous allez voir l’intelligentsia haïtienne se défiler sous la bannière de « Troisième voie » qui au fond est une « cinquième colonne ». Le nom de Réginald Boulos, l’initiateur de ce parti politique figure dans plusieurs enquêtes judiciaires.

Au départ, il revient aux « communautés externes », le « tube digestif national » de fixer les règles du jeu. « nous le Peuple » vous confondez la ruse à l’intelligence ; la violence au pouvoir.

Vous avez déjà livré le pays aux Libanais, aux Dominicains et aux Philippins. Mais, dès qu’il s’agit de nos émigrés, il faut trouver un sanatorium pour les garder loin du  « système national ».

Il fallait attendre le début des années soixante dix pour que notre pays reçoive de l’aide internationale. Avant cette date, pour chaque objet importé que nous utilisions, le pays devrait exporter des denrées alimentaires totalisant le montant, principe appelé en économie, la « balance des payements ». Aujourd’hui, nos émigrés contribuent indirectement à plus de soixante dix pour cent à l’achat de nos produits importés.

Tous les produits importés que les nationaux consomment ont été obtenus presque gratuitement, depuis le vin et le fromage en passant par le téléphone et les voitures pour aboutir aux transferts d’argent aux étudiants internationaux et le paiement des villas de Miami que nos riches possèdent.

Consommer sans produire est un principe de charité.

J’entends défendre le sang que la population a versé lors de sa dernière sortie au cours de laquelle elle plébiscite un « nouveau système ». Ce cri revitalise le Projet du Nouvelle État que je prône depuis 2008.

Dès qu’on aurait aboli le « mythe de la présidence » pour privilégier l’édification en lieu et place des « institutions républicaines », le pays retrouvera son rythme de prospérité.

La nation va disparaître si elle n’intente pas une nouvelle expérience.

-VI-

Pour conclure, je ne voie pas la nécessité de récapituler cette longue lettre comme se veut l’usage. Je préfère me positionner à l’endroit où la clarté apparaît au bout du tunnel.

Contrairement à « nous le Peuple » qui embrasse le populisme, je me trouve dans l’obligation de me prononcer sur le sujet d’actualité qui a fait couler beaucoup d’encre, beaucoup de salives mais qui invoque très peu de réflexions soit la date du départ de Jovenel Moïse.

L’année dernière, quand la population a gagné les rues, elle réclamait l’intronisation d’un « nouveau système politique », tel que je le propose dès 2008. Je me suis battu pour faire de ce rêve une réalité. Malheureusement, le mécanisme de transition vers un « Nouvel État » n’était pas encore opérationnel. Ainsi, les politiciens traditionnels qui entendaient récupérer le mouvement l’ont ruiné.

De 1986 à nos jours, après trente quatre années de vomissement et de défécation, la rupture définitive s’impose. Une nouvelle équipe doit entrer en possession des instances étatiques.

Mes propositions de réforme donnent au mouvement une « légitimité morale », dans la mesure que la Transition intronisera une « réforme générale ». Par surcroît, il faut aller à la recherche d’une « légitimité sociale ». La population ne doit pas se contenter de boycotter « l’ancien régime », elle doit embrasser le changement comme un amour.

Les difficultés s’amoncellent quand tous les acteurs qui évoluent sur la scène nationale, depuis les comédiens en passant par les journalistes pour aboutir aux bandits sont subventionnés par l’oligarchie et le gouvernement. Non seulement, le peuple haïtien est pris en otage, le pays vit derrière des murs franchissables de l’intérieur, infranchissables de l’extérieur. Ainsi, la population haïtienne évolue hors des échanges d’idées mêmes quand le Net atteint nos sections rurales les plus reculées.

Au début de la pandémie, la presse nationale accordait la totalité de ses heures d’antenne aux médecins. J’étais surpris de voir que notre pays qui est privé de couverture sanitaire compte autant de médecins.

En temps normal, c’est-à-dire, pour « l’endémie politique », la presse invite les particuliers à se prononcer sur la crise.  Cet arrangement justifie que notre pays est privé de spécialiste en la matière.

Qui est assez fort pour gagner une bataille contre l’imbécillité ?

Ces profanes qui s’expriment en poète sur les sujets à caractère politique, sont rejoints ensuite par des bandits recherchés par la justice. Cet imbroglio ne fait qu’envenimer la situation qui devient plus confuse, plus abstraite et plus bruyante. On n’admet pas d’autorité, tout le monde est maître. On se contente de dire de belles choses pas de bonnes. Ainsi, la distraction est devenue notre principal adversaire quand on a perdu la trace de notre réel ennemi.

Marchant dans la foule on se perd dans la foule. Ce qui explique pourquoi après plus de quinze années de « militance éclairée », ma pensée politique n’est pas admise au débat national.

Il n’existe pas dans notre pays une instance d’évaluation. Aujourd’hui, presque tous les réguliers de la presse détiennent un doctorat. J’ai peur que les rats ne se cachent pas parmi eux.

Ainsi, nos politiciens sont perdus dans des hallucinations au cours desquelles certains voient des trônes, d’autres des couronnes. Il m’arrive parfois de me plonger malgré moi dans ce genre de rêverie où mon imagination me présente un balai et du savon. Nous sommes sales.

Finalement, le Plan de développement national est disponible, la population réclame le changement. Il manque un « troisième élément » pour compléter l’équation de la liberté. Un Conseil de gouvernement provisoire doit être introduit pour édifier le « Nouvel État ».

Comme je l’ai déjà dit, le mouvement de protestation de l’année dernière échappa fatalement au contrôle de la population. On n’a pas pu établir un Gouvernement de transition, parce que l’opposition traditionnelle discutait déjà les postes, tandis qu’elle n’a rien introduit sur la table des négociations. Ce serait une grossièreté, et même un cauchemar de remplacer le Président Jovenel Moïse par le Sénateur Youri Latortue ou le Premier Ministre Jean Michel Lapin par le Sénateur Nènel Cassy.

Nous avons un problème d’homme aussi bien d’hygiène.

TRANSITION PLUS représente le slogan qui sera lancé sur les ondes et sur le Net pour galvaniser l’opinion publique.  

Les masses qui portent le poids de notre société, se sont révoltées contre les traitements inhumains dont elles sont l’objet. Par contre, l’élitisme qui est érigé sur des normes, n’est pas en mesure de se convertir immédiatement. « Le fait de proposer de nouvelles normes occasionne  la naissance d’une NOUVELLE ÉLITE.

En tout temps et en tout lieu, les masses sont condamnées à perpétuité. Cependant, l’humanisme qui guide l’élitisme rejaillit positivement sur la condition des masses. Dans une société, tout projet de développement émane de l’élitisme. Le populisme dérive indirectement de l’élitisme en s’y opposant diamétralement. Ainsi, le populisme qui est dépourvue de justification morale est établi sur l’apparence et non sur le réel.

On ne peut pas construire une nation en excluant les citoyens du nouveau chantier. Les citoyens sont appelés à contribuer depuis l’augmentation des impôts, jusqu’à l’établissement de nouvelles taxes en passant par la hausse du prix de certains produits.

Haïti est l’unique pays au monde ou l’état subventionne l’essence. Ce qui justifie la précarité de notre système sanitaire. En passant, les habitants des bidonvilles ne paient ni impôt ni électricité parce qu’ils émanent de la spoliation.

Compte tenu de la gravité de la situation où l’insécurité s’associe à l’inflation pour égorger la population, l’incurie se lie à la corruption pour accélérer la disparaître de la nation, l’exécutif gouverne sans le législatif, la Communauté internationale approuve l’inconstitutionnalité, je déclare que Jovenel Moïse doit partir aujourd’hui ; que la Transition débute maintenant.

Auteur : Rony  Blain, courriel : blainrony@yahoo.com

REFERENCES :

https://lenouvelliste.com/article/51136/un-nouvel-ouvrage-de-rony-blain 2007

https://lenouvelliste.com/article/66763/lettre-ouverte-au-president-rene-preval 2009

https://lenouvelliste.com/article/71928/un-nouvel-etat-est-possible 2009

https://lenouvelliste.com/article/109571/le-double-assassinat-du-professeur-serge-luc-bernard 2012

https://lenouvelliste.com/article/111208/les-contradictions-de-la-democratie-haitienne 2012