L’ancien ministre de la communication et de la culture du gouvernement Moise-Lafontant, Guyler C. Delva et patron de SOS-Journalistes, invite les travailleurs de la presse à participer, ce lundi 11 mai 2020, à un sit-in pour dénoncer ce qu’il appelle, «l’arbitraire et la violation de la constitution haïtienne». 

Port-au-Prince, https://www.lemiroirinfo.ca, Dimanche 10 Mai 2020

En effet, depuis le début de l’état d’urgence sanitaire décrété par les autorités en place, le 19 mars dernier,  en vue de limiter, disent-elles, la propagation de l’épidémie de Covid-19, la circulation est formellement interdite sur tout le territoire national, entre 8 heures du soir et 5 heures du matin.

Aussi, quiconque voudra-t-il se déplacer doit être muni d’une autorisation écrite délivrée par les autorités, y compris les travailleurs de la presse. Une décision qui, selon le responsable de SOS journalistes, Guyler C. Delva, va à l’encontre de la constitution de la République.

Pour renforcer sa thèse, Guyler C. Delva brandit la loi mère de la République, dans son article 28-1, stipulant : «Le journaliste exerce librement sa profession dans le cadre de la loi. Cet exercice ne peut être soumis à aucune autorisation ni censure, sauf en cas de guerre» a-t-il rappelé à son ancien patron, Jovenel Moise.

«Cette décision est une stratégie malhonnête visant à contrôler le travail des journalistes qui devraient être là pour surveiller et dénoncer les actes arbitraires et les abus de pouvoir dans la mise en application de cet arrêté présidentiel»,  s’insurge Guyler C. Delva.

 Le responsable de SOS journalistes, lance une mise en garde  contre cette mesure qui exige, en dehors de la constitution, que les journalistes aient un laissez-passer délivré par les autorités pour circuler dans les rues au-delà de 8 heures du soir.

 «Cette persistance pour garder debout une telle mesure dénote une velléité dictatoriale qui se précise au fil des jours et c’est dommage» regrette le défenseur des droits des journalistes.

«Le gouvernement Moïse-Joseph doit savoir que le temps est révolu. Tout plan pour contrôler la presse ou replonger le pays dans la dictature est déjà voué à l’échec» souligne d’un ton ferme l’ex ministre haïtien de la culture et de la communication, qui a repris depuis son départ du gouvernement, son bâton de pèlerin de défense des droits des journalistes. 

Guyler C. Delva annonce l’organisation de plusieurs autres activités dans les jours à venir, pour continuer à signifier au  gouvernement le rejet de son plan macabre, attentatoire et préjudiciable à la liberté de la presse et aux valeurs démocratiques.

Depuis l’entrée en vigueur du couvre-feu entre 8 heures du soir et 5 heures du matin, le lendemain, imposé par les autorités en place, plusieurs journalistes ont témoigné avoir été sanctionnés de contraventions abusives, par des agents de police, pour la violation de ce couvre-feu.

La dernière sanction la plus médiatisée en date, est celle du journaliste présentateur à la Radiotélévision Caraïbes (RTVC),  Georges Emmanuel Allen, dans la soirée du mardi 28 avril 2020, bien qu’il ait été muni de cette autorisation arbitraire. Ce journaliste a été malmené, tabassé, bastonné puis menotté comme un vagabond de grand chemin,  par les policiers d’une patrouille du commissariat de Delmas 33,  alors qu’il essayait de faire valoir ses droits  de circuler en braquant son laissez-passer émis par le ministère de la culture et de la communication.

La rédaction