Montréal, https://www.lemiroirinfo.ca, Jeudi 07 Janvier 2021

Les Agents Intérimaires en leurs Bureaux,

Chers Intérimaires,

J’ai dû passer les derniers jours de l’an 2020 dans la métropole du nord ; du 20 au 29 décembre dernier, j’ai vécu 9 aurores et angélus en ville du Cap. Certes, des retrouvailles m’ont aidé à passer en revue les moments de l’autre-jour qui ont marqué une partie de mon adolescence ; néanmoins, j’ai fait un constat apocalyptique qui ne cesse de s’attaquer à ma joie : le courroux des matières plastiques et du monoxyde de carbone (CO) sur le proche lendemain du Cap-Haïtien.

Les Matières Plastiques

Le Cap est envahi de matières plastiques ; partout, et surtout dans les canaux et ravins (Zetrye, Goya, Anba Ravin ect..), on retrouve ces produits obtenus par la polymérisation d’éthylène, de propylène, de styrène… en prolifération. Leur présence est une menace environnementale à court et à moyen terme : la Rivière du Haut du Cap se jettera dans nos rues, le boulevard du Cap aura disparu et les conséquences sanitaires et économiques seront énormes.

Chers intérimaires, il y a urgence, il faut réunir les cadres de la ville pour la prise d’une mesure réfléchie et scientifique. Soit pour la mise en œuvre d’une politique de recyclage soit pour arrêter l’usage de ces polymères dans la Métropole Christophienne. D’ailleurs, même les plus grands pays producteurs de matières plastiques (La Chine, les USA, l’Allemagne) entament une politique de réduction, voire de freinage.

Le Monoxyde de Carbone

Le nombre de véhicules-à-moteur, surtout les motocyclettes à trois roues, a augmenté exponentiellement ces derniers ans en Haïti. Dans l’intervalle, le Cap a vu, peut-être, quintupler ses nombres de motocyclettes. Dans ce triste contexte, la circulation devient impossible dans la deuxième ville du pays. Et, le corollaire de tout cela est l’émission trop hasardeuse et hurleuse du CO. Un gaz qui est très nocif à la santé. Autrement dit, les maladies respiratoires vont augmenter. Or, le problème du manque de centre hospitalier est connu.

Chers Intérimaires,

Les matières plastiques et le monoxyde Carbone (CO) sont les menaces de l’heure. Il faut agir vite ! Si rien n’est fait, cette ville ne sera plus. En dehors de la politique, le problème est d’ordre vital. Il n’y a pas de lieu pour la palabre. Il faut créer un comité d’urgence. Car, ni les églises ni les badji (hounforts) ne pourront aider quand viendra une catastrophe écologique due aux effets des plastiques et du CO. Il n’y aura plus de poumons pour les rituels des belles chansons. Le Cap perdra son maigre tourisme et les décès seront nombreux.

Prière d’accepter, chers intérimaires, l’expression de ma haute accolade régionaliste.

Jean-Rony Monestime André

Prof. à Seton Hall University & à Bloomfield College, N. J.

CRA-Certifié en Recherches Cliniques

MHA-Master’s in Healthcare Administration

PhD-Doctorant en sciences de la santé

Jean-rony.andre@shu.edu