Le Nord fait partie des rares départements du pays qui ne compte officiellement aucune personne infectée de la Covid-19. Entre-temps, le nombre de nouveaux cas confirmés et de décès ne cessent de s’alourdir. Le dernier rapport du MSPP, en date du 8 avril 2020, fait état de 30 personnes infectées et deux décès.

Page facebook de Jean Jean Roosevelt

Cap-Haïtien, https://www.lemiroirinfo.ca, Vendredi 10 Avril 2020

En dépit de l’ampleur de ce virus qui s’annonce désastreux pour le pays, les capois semblent ne se soucier de rien. La deuxième ville du pays est plongée, on dirait, dans une sorte de fantasme.

 Certains capois interrogés par la rédaction de l’agence en ligne, Lemiroirinfo.ca,  disent ne croire pas que la Covid-19 puisse tuer les noirs.

Jean, la trentaine accomplie, fait partie de ces Saint-Thomas. « Moi, franchement, je n’ai pas besoin de me protéger de ce virus, puisque mon organisme est en mesure de résister aux effets de ce virus » déclare-t-il de  l’air confiant. Il informe avoir eu cette assurance, suite à un poste qu’il a lu sur les réseaux sociaux, au tout début de la maladie, en janvier 2020. 

Une hypothèse non fondée, pourvu que la Covid-19, a fait, au cours de ces trois dernières semaines, beaucoup plus de victimes, chez les noirs, aux États-Unis. D’ailleurs, parmi ces victimes, on dénombre malheureusement plusieurs compatriotes haïtiens.

Changer ces mauvaises perceptions, les autorités locales s’impliquent

Depuis quelques jours, les autorités locales du Nord se lancent à fond dans une campagne de sensibilisation de la population par rapport au virus. Le délégué du département du Nord, Pierrot Augustin Degaul est au cœur de cette campagne. Il est conscient du danger que représente cette pandémie,  compte tenu du niveau de l’analphabétisme, de l’ignorance et de la précarité socioéconomique de la population.

«La Covid-19 est bien réelle. C’est comme un fantôme. Elle est invisible, pourtant elle peut causer beaucoup de dégâts» prévient le représentant de l’exécutif dans le Nord. Pierrot Augustin Degaul rappelle que des pays dits développés, tels que la France, l’Italie, l’Angleterre et les États-Unis, avaient au début agi de la même manière que nous, et ils ont payé cher» se rappelle-t-il.

Le directeur  départemental Nord de la santé, Dr, Ernst Robert Jasmin, est tout aussi conscient de la situation. Avec les moyens du bord, des agents de santé communautaire sont déployés dans les quartiers et les villages. «Je mobilise personnel médical et informe la population sur les dangers que représente ce virus, ces modes de transmission et les méthodes de prévention et de traitements» a-t-il argumenté. Les agents sensibilisent la population sur les impacts de la stigmatisation et de la discrimination dans les efforts de lutte contre ce fléau mondial.

Aussi, encourage-t-il les capois à respecter les consignes d’hygiène et de sécurité préconisées par les autorités en place. «Se laver les mains régulièrement, respecter la distanciation sociale d’un mètre et porter des masques » rappelle le spécialiste de la santé. Pour lui, mieux vaut prévenir que guérir.

Souhaitons que les stratégies de sensibilisation mises en place par les autorités capoises puissent aider à changer la perception d’une frange de la population par rapport à la maladie.

Auteur: Mackenz Dorvilus