
Le recteur de l’Université Publique du Nord de Cap-Haitien (UPNCH), Joseph Delide, serait impliqué dans le détournement d’un montant de 275.000 gourdes représentant le salaire annuel d’un ancien employé.
Montréal, https://www.lemiroirinfo.ca, Jeudi 21 Janvier 2021
En effet, le concerné Richemond Bell qui vit actuellement aux États-Unis, dans une lettre de dénonciation publique a mis à nu un réseau de faussaires de cette université qui s’arrange à détourner les chèques des employés.
Voici l’intégralité de cette note
Fort Lauderdale, Florida, le 17 janvier 2021
De: Richemond BELL
1050, Nw25th way, Fort Lauderdale Florida 33311
Tel: 561-503-6717
Email: richemondb92@gmail.com
Aux : Autorités judiciaires et administratives de la République concernées ;
Organisations des Droits Humains
République d’Haïti,
Objet : Dénonciation de vol de chèques à l’Université Publique du Nord au Cap-Haitien (UPNCH) et mise en garde contre toutes manœuvres de tractation subséquentes
Mesdames, Messieurs les Responsables,
Par la présente, je souhaite attirer votre attention sur le fait de « vol de chèques d’employés » qui s’installe à l’Université Publique du Nord au Cap-Haitien sous l’administration du Recteur Délide Joseph et dont je suis l’une des victimes.
En effet, j’ai travaillé à l’Université Publique du Nord au Cap-Haitien (UPNCH) comme membre du personnel administratif durant l’année fiscale de 2018-2019. J’ai passé toute l’année fiscale sans recevoir un sou, quoique les obligations quotidiennes dispendieuses que m’a imposé cette fonction.
Etant sur le point de voyager, le 16 janvier 2020 j’ai donné mandat à Monsieur Luxonne RENELUS pour recevoir de l’Administration de l’UPNCH, outre le boni, l’ensemble des chèques équivalant à douze mois de travail fourni à ladite institution depuis octobre 2018 jusqu’à septembre 2019 et, à la rigueur, d’accomplir, en mon nom et pour mon compte, tout acte relatif à la récupération de ses chèques.
Le 26 mai 2020 le mandataire s’est présenté au Bureau de l’Economie et des Finances pour solliciter une preuve de paiement en faveur de son mandant ; les informations révèlent que deux chèques imprimés en mon nom du mandant ont été déjà livrés à l’administration de l’UPNCH. Le premier chèque imprimé depuis le 02 avril 2020 représente le montant global de salaire des douze (12) mois de travail et le second, émis à titre de boni, imprimé depuis le 20 avril 2020.
Le 27 mai 2020, étant informé que des chèques sont en train d’être livrés, le mandataire s’est présenté à l’administration de l’UPNCH avec mandat en main pour recevoir les chèques de son mandant, la responsable chargée de livrer les chèques a déclaré ne pas recevoir ces chèques et a conseillé le mandataire de contacter le Recteur de l’UPNCH qui a l’habitude de garder chez lui des chèques de certains employés.
Le 15 juin 2020, le mandataire a adressé au Recteur de l’UPNCH (Délide JOSEPH) une lettre signifiée le 17 juin de la même année pour lui demander de livrer ou d’ordonner la livraison des chèques susmentionnés, il n’a point répondu.
Le 23 juin 2020, j’ai appelé le Recteur pour lui demander des informations sur mes chèques, il m’a répondu qu’il n’a eu aucune trace de ces chèques.
Le 2 décembre 2020, le mandataire s’est rendu une nouvelle fois au Bureau de l’Economie et des Finances pour s’informer de la situation des chèques de son mandant, grande a été sa stupéfaction d’apprendre que ces chèques sont déjà payés à personne autre que leur propriétaire et son mandataire.
Le 09 décembre 2020, le mandataire a requis le service d’un Juge de Paix de la Section Nord du Cap-Haïtien aux fins de se rendre à la succursale de la Banque de la République d’Haïti (BRH) à Cap-Haitien et de constater que les chèques sus-indiqués ont été changés.
Le 14 décembre 2020, le Juge de Paix accompagné d’une greffière et le mandataire se sont présentés à la BRH (succursale du Cap-Haïtien) pour constater le fait. Arrivé sur les lieux, ils ont rencontré les responsables qui ont confirmé après vérification, à travers des informations préliminaires, que ces chèques ont été effectivement changés avec la complicité de quelques agents de la succursale. Ces responsables, se montrant surpris par cet acte, laissent entrevoir leur volonté de collaborer avec la justice pour que cette infraction qui risque de ternir l’image de la BRH ne reste pas impunie.
Le 30 décembre 2020 j’ai adressé une correspondance à la Direction Générale de l’ULCC, tout en ayant pris le soin de mettre en copie le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle ainsi que le Ministère de l’Economie et des Finances, pour lui demander d’enquêter et de poursuivre, conformément à la loi du 12 mars 2014 portant prévention et répression de la corruption, la Convention interaméricaine contre la corruption ratifiée par Haïti en 2004, la Convention des Nations unies ratifiée en 2007 auxquels s’ajoutent d’autres textes légaux et réglementaires, toutes les personnes impliquées dans cet acte afin que la justice soit rendue à qui elle est due.
Le 13 janvier 2021 j’ai reçu un appel du Recteur Délide Joseph qui m’a expliqué qu’il y a eu erreur de sa part dans la gestion de ce dossier et qu’il compte me restituer le double de la valeur globale de mes chèques. Il continue pour dire qu’il serait déjà autorisé par le Ministre Agénor Cadet pour signer le chèque devant contenir la valeur promise et à soustraire du compte de l’UPNCH, alors que mes chèques émanaient du trésor public.
Refusant catégoriquement ces propositions, depuis une semaine, je fais l’objet de toutes menaces en provenance de l’environnement du Recteur Délide Joseph. Si certains tentent de me convaincre de revoir l’offre, d’autres me font croire que je dois choisir entre vivre et mourir et que je ne pourrai jamais rentrer en Haïti au cas où un scandale éclaterait à partir ce dossier.
Mesdames, Messieurs les Responsables, j’ai assez résisté à l’idée de rendre cette dénonciation publique, sous les auspices de mon ancien cabinet d’Avocats. Cependant, depuis ces dernières soixante-douze heures, le Recteur Délide Joseph se lance en assaut contre moi et contre le cours régulier du dossier. Il essaie de tout faire. Oui, je dis qu’il essaie de tout faire, avec le soutien de certains responsables bien sûr, pour éviter que j’obtienne justice et réparation et qu’il soit puni conformément à la loi. Il a essayé de corrompre plusieurs personnes ayant une implication directe ou indirecte dans le dossier afin de juguler l’affaire par la méthode haïtienne très courante « kase fèy kouvri sa ». C’est pourquoi que j’estime ne pas avoir d’autre choix que de mettre toute les autorités concernées au courant de ces faits et, du même coup, solliciter la solidarité de la population afin que justice me soit faite.
Espérant que vous accorderez une attention spéciale à cette dénonciation, je vous prie de recevoir, Mesdames, Messieurs les Responsables, l’expression de mes salutations distinguées.
N.B : Je dispose des preuves (soit des écrits ou des audios) pour tous les faits mentionnés dans le cadre de cette dénonciation.
Richemond BELL