Le 46ème président américain, Joseph Robinette Biden, a été investi de ses fonctions priésidentielles, ce mercredi 20 janvier 2021 dans les locaux du capitole.

Washington, https://www.lemiroirinfo,ca, Mercredi 20 Janvier 2021

Après quatre ans d’une présidence Trump mouvementée, les États-Unis ont désormais un nouveau dirigeant : Joseph Robinette Biden, agé de 78 ans, qui a appelé à l’unité et avait à ses côtés une vice-présidente qui a écrit l’histoire. À la tête d’un pays divisé, le démocrate est officiellement devenu le 46e président des États-Unis peu avant midi, au cours d’une cérémonie marquant un changement de ton avec celui de son prédécesseur, mais incarnant aussi une vision différente des États-Unis.

Deux semaines après l’assaut meurtrier du Capitole venu souligner la division du pays, Joe Biden, après avoir fait campagne sur le thème de l’unité, a renouvelé son plaidoyer, ponctué de mots comme respecttoléranceécouteespoir et guérison.

L’assermentation de celle qu’il a choisie comme numéro deux a fait la démonstration symbolique de la nouvelle direction qu’il entend donner au pays : la désormais ex-sénatrice de la Californie Kamala Harris est devenue la première femme, la première Noire et la première personne aux origines asiatiques à assumer la vice-présidente américaine.

https://www.facebook.com/KamalaHarris/videos/502514034062289

Kamala Harris est assermentée comme vice-présidente des États-Unis par Sonia Sotomayor, juge à la Cour suprême.

Se présentant en rassembleur, Joe Biden s’est engagé à être un président pour tous les Américains, promettant de ne pas avoir en tête le pouvoir, mais les possibilités, de ne pas agir par intérêt personnel, mais pour le bien public. « Je serai un président pour tous les Américains. Je travaillerai aussi fort pour ceux qui ne m’ont pas soutenu que pour ceux qui l’ont fait ».Joe Biden, président des États-Unis.

Ensemble, nous écrirons une histoire américaine d’espoir et non de peur, d’unité et non de division, a-t-il poursuivi, tendant la main pour un nouveau départ.

Plus de 190 000 drapeaux décorent le National Mall et le Capitole pour l’assermentation du président démocrate Joe Biden.

Il a appelé les Américains à mettre fin à cette guerre incivile qui oppose le rouge et le bleu [couleurs respectives des parti républicain et démocrate], la campagne et la ville, les ruraux et les urbains, les conservateurs et les libéraux. Nous pouvons y parvenir si nous ouvrons nos âmes au lieu d’endurcir nos cœurs.

Symbole de la partisannerie et la polarisation qui ont marqué les dernières années, la cérémonie d’investiture de Joe Biden s’est déroulée en l’absence de son prédécesseur, qui a laissé derrière lui la capitale américaine en matinée.

C’est la première fois depuis Andrew Johnson, en 1869, qu’un président sortant manquait l’assermentation de son successeur. Ironiquement, ce dernier avait lui aussi été mis en accusation par la Chambre des représentants.

L’ex-vice-président Mike Pence a pour sa part respecté la tradition en y assistant. Trois des cinq anciens locataires de la Maison-Blanche, soit les démocrates Bill Clinton et Barack Obama ainsi que le républicain George W. Bush, étaient eux aussi présents. Jimmy Carter, 96 ans, était absent pour des raisons de santé.

En raison de la pandémie, la cérémonie s’est déroulée loin des foules habituelles, Joe Biden faisait face à plus de 190 000 drapeaux plantés pour représenter ce public absent. De hautes grilles, parfois surmontées de barbelés, protègent la zone rouge entre la colline du Capitole et la Maison-Blanche.

Engagement envers la Constitution

Doug Emhoff, époux de la vice-présidente désignée Kamala Harris, Jill Biden et le président désigné Joe Biden au Capitole américain pour la cérémonie d’assermentation.

Succédant à un président qui a défié les principes et les normes démocratiques, contestant même la validité de l’élection présidentielle, Joe Biden a insisté sur le respect de la Constitution.

Cette journée marque le triomphe non pas d’un candidat, mais celui d’une cause : la cause de la démocratie, a-t-il soutenu dès le début de son discours. « Nous avons appris une fois de plus que la démocratie est précieuse. La démocratie est fragile. Mes amis, la démocratie a prévalu ». Joe Biden, président des États-Unis.

Je vous donne ma parole : je serai toujours franc avec vous. Je défendrai la Constitution. Je défendrai notre démocratie. Je défendrai l’Amérique, a-t-il soutenu au terme de son tout premier discours présidentiel.

La tâche qui l’attend est titanesque. Il entre en fonction à une période trouble de l’histoire américaine, alors que le pays fait face à de nombreux défis : une pandémie qui a fait plus de 400 000 morts, une économie fortement ébranlée par la crise entourant la COVID-19, une société plus polarisée que jamais et la menace posée par des groupes d’extrême droite.

À 78 ans, Joe Biden est devenu le président américain le plus âgé assermenté. Il est plus âgé que ne l’était le républicain Ronald Reagan au dernier jour de sa présidence. Celui-ci était alors plus jeune de quelques semaines.

La cérémonie d’investiture s’est déroulée sous haute sécurité, dans la foulée de l’assaut du Capitole, il y a deux semaines. Avec 25 000 membres de la Garde nationale, la capitale fédérale revêt des airs de ville fortifiée. Fait notable : il y a davantage de militaires qui y sont mobilisés qu’en Irak et en Afghanistan réunis.

Les membres de la Garde nationale et les policiers à Washington se sont préparés pour faire face à de possibles débordements.

 « Pas une seconde à perdre », dit Biden

Joe Biden entend marquer dès le premier jour le contraste avec son prédécesseur.

Nous n’avons pas une seconde à perdre pour faire face aux crises auxquelles nous sommes confrontés en tant que nation.Joe Biden sur Twitter

Le nouveau président doit prendre dans la journée 17 mesures présidentielles effaçant certaines mesures phares de Donald Trump. Cela va du retour à l’Accord de Paris sur le climat à la suspension des travaux de construction d’un mur à la frontière avec le Mexique et son financement grâce au budget du Pentagone.

Fait à noter, aucun des membres du Cabinet Biden nécessitant l’aval du Sénat (qui était à majorité républicaine) n’a encore vu sa nomination confirmée. Les audiences ont commencé mardi pour cinq d’entre eux. Le jour de leur investiture, Obama en avait six et Trump, deux.

La première journée de Joe Biden à la tête du pays sera marquée par l’effet combiné de la pandémie et des violences du Capitole qui ont fait cinq morts.

Pour limiter la propagation du virus, le président signera un décret pour rendre obligatoire le port du masque dans les bâtiments fédéraux, ou pour les agents fédéraux.

La veille, il avait rendu un hommage solennel aux victimes de la COVID-19, prenant le contre-pied de Donald Trump, qui a depuis des mois tenté de minimiser l’impact de la pandémie.

Source : Radio canada