En date du 07 juillet 2021, Haïti se réveille avec une nouvelle inattendue pour la grande majorité et impensable pour l’homme de rue. Il s’agit de l’assassinat du président de la république, Jovenel Moise en son domicile, alors qu’il était sous la protection des unités spécialisées de la Police nationale d’Haïti.

Port-au-Prince, https://www.lemiroirinfo.ca, Mardi 13 Juillet 2021

Dans la foulée, la première dame est sortie blessée. Vers 01H00 dans la nuit de mardi à mercredi, un commando armé aurait attaqué la résidence de Jovenel Moïse, à Pèlerin 5 à Port-au-Prince. Ils se font passer pour des agents de la DEA, l’agence américaine antidrogue, selon des sources gouvernementales.

Annonce de la nouvelle

 Le premier ministre par interim, Dr Claude Joseph, à travers un communiqué de presse tôt dans la matinée du 7 juillet a confirmé que le président de la république, Jovenel Moise a été mortellement touché par un commando lors d’une attaque perpétrée en son domicile à 1 heure du matin. Il a mentionné que les assaillants étaient «des étrangers qui parlaient l’anglais et l’espagnol». En condamnant ce crime qu’il juge crapuleux, il  a appelé la population au calme puisque la situation est sous contrôle. Il a les rennes du pouvoir en vertu de l’article 149 de la constitution.

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Partant de l’hypothèse que les assaillants sont des colombiens, la chasse à l’homme a été lancée. Frontières fermées, les vols sont suspendus dans les aéroports de Port-au-Prince et du Cap-Haitien. La police a annoncé avoir tué 4 mercenaires du commando et 15 autres ont été interceptés a déclaré Léon Charles, directeur général de la police nationale d’Haïti et la libération de 3 policiers qui avaient été pris en otage. La police ne chôme pas, en conférence de presse, Léon Charles a confirmé que le commando était composé de 28 assaillants (26 Colombiens et deux Américains d’origine haïtienne). Il précise que 15 Colombiens et les 2 Américains ont été arrêtés, que 4 Colombiens ont été tués et que 8 sont en fuite.

La colombie réagit

Selon le général Jorge Luis Vargas, le chef de la police colombienne confirme que ces hommes sont de nationalité colombienne et faisaient partie de l’armée mais ils se sont désengagés entre 2018 et 2020. Lors de cette conférence de presse tenue en Bogota, le général Jorge Luis Vargas, a indiqué que les autorités colombiennes disposaient d’informations sur quatre sociétés impliquées dans le crime contre le président Jovenel Moise, sans donner plus de détails sur leurs activités. Un peu plus tôt, le président colombien Ivan Duque a annoncé l’envoi d’une mission de renseignement en Haïti pour se joindre les experts de en vue faire  la lumière sur cet assassinat.

Taïwan a annoncé de son côté que 11 suspects recherchés dans l’enquête étaient entrés par effraction dans le périmètre de son ambassade à Port-au-Prince, avant d’y être interpellés par la police haïtienne.

Quid des policiers charges de la protection du couple présidentiel ?

Pour répondre à cette énigme, le directeur général de la police, Léon Charles a annoncé que l’inspection générale de la police a déjà diligenté une enquête administrative en parallèle avec une enquête judiciaire. L’Inspection générale va auditionner les policiers qui étaient sur les lieux. La Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) se chargera de l’enquête judiciaire, a déclaré Léon Charles qui ne fait que gérer des crises depuis qu’il a pris  les commandes de l’institution policière.

Les sympathies se multiplient depuis après la nouvelle de l’assassinat du président Jovenel Moise.

Après l’assassinat du président Jovenel Moise de 12 projectiles dont plusieurs au bras, au pied, au front, à l’abdomen et la crevaison de son œil gauche, toute la classe politique haïtienne s’est levée non seulement pour dénoncer ce crime de trop qu’elle juge inacceptable et impitoyable.

Les anciens chefs d’état d’Haïti et de gouvernement notamment, Michel Martelly, Ertha Pascal, Evens Paul, Jacques Edouard Alexis, Henri Céant, Laurent Lamothe ont sympathisé avec la famille présidentielle suite à cet assassinat.

Pour leur part, les chefs d’états étrangers et de gouvernements ont condamné cet assassinat et renouvellent leur lien d’amitié avec le pays. C’est le cas de Boris Johnson pour le Royaume-Unis, Luis Abinader de la république Dominicaine, Anthony Blinken des Etats-Unis, de Justin Trudeau du Canada, Nicolas Maduro du Venezuela, du Pape François pour l’église catholique….

La diaspora haïtienne a occupé les réseaux sociaux avec des postes pour condamner cet assassinat et appelle les autorités haïtiennes de toutes parts à s’aligner devant leur devoir de résultat afin que cette enquête puisse produire des effets escomptés et juger les coupables en vertu de la loi.  

Qui remplacera légalement Jovenel Moise ?

En cas d’empêchement du président, la Constitution haïtienne prévoit que la transition au pouvoir soit assurée sous le contrôle du Parlement. Mais cette institution est inopérante depuis plus d’un an. Quant au président de la Cour de cassation, au sommet du pouvoir judiciaire, il est récemment décédé de Covid-19. Les secteurs politiques et de la société civile doivent se mettre d’accord sur une formule qui fait unanimité au sein de la population pour sortir le pays de cet imbroglio.

La rédaction