Lors d’une entrevue accordée à la rédaction du journal le MiroirInfo, le coordinateur de l’Association haïtienne des journalistes économiques pour le développement durable(AHJEDD) ,Hansy Mars, peint un tableau sombre  de la réalité dans les rues de Port-au -Prince. Un quotidien lourd pour les habitants de la région métropolitaine.

Port-au-Prince, https://www.lemiroirinfo.ca, Lundi 05 Juillet 2021

« La situation est pour le moins très alarmante. La peur et  l’inquiétude marquent  le quotidien du citoyen. La population est prisonnière chez elle,le risque d’être victime chez soi ou dans les rues est une évidence », explique Hansy Mars.

Stupéfait, le journaliste de la Télé Nationale d’Haïti, explique l’émotion avec laquelle il a appris le carnage enregistré à Delmas 32 et à Christ Roi ayant causé l’assassinat d’environ une soixantaine de personnes dont le journaliste, Diego Charles et la militante féministe Antoinette Duclair.

Pour Hansy Mars,la nuit du mardi 29 au  mercredi 30 juin 2021, c’était une nuit noire, ensanglantée. En effet, le sang coulait à flot à travers plusieurs rues de la capitale.

Parlant de l’un des victimes de la tuerie, le journaliste Diego Charles, Hansy Mars  a trouvé les bons mots pour décrire son collègue. « Diego était l’un des membres fondateurs de l’Association Haïtienne des Journalistes Économiques pour le Développement Durable, la seule organisation spécialisée dans le traitement des données économiques et financières dans le pays ».

«  Diego est l’un des journalistes qui a pris l’initiative  de créer cette structure à la suite d’une formation de longue durée organisée par la banque centrale » a révélé le leader de l’AHJEDD ,qui a du même coup rappelé que  Diego a su  porter l’association sur les fronts baptismaux en janvier 2018 et depuis lors  il faisait partie des membres qui prodiguaient des conseils, bien qu’il n’était pas membre du comité exécutif ».

« Entre 5 et  6hres am, j’ai appris par l’entremise des  amis et de la presse la nouvelle du double   assassinat; celui de  Diego qui  était accompagné de Antoinette Duclair (Netty) qui était venue le déposer à son domicile lorsqu’ils sortaient d’une réunion » se lamente le journaliste.

Misant notamment sur ce double meurtres, Hansy croit que la pratique du journalisme devient de plus en  compliquée et bondée de risques.

En effet  dit-il, la situation  délétère  que traverse le pays entrave l’exercice de la profession car le journaliste comme tous les citoyens ne sont pas à l’abri.

Ainsi conseille-t-il aux  journalistes d’être plus précautionneux dans l’exercice de la profession surtout dans le traitement des dossiers sensibles.

Car,  a déclaré Hansy Mars: «  la pratique du métier est devenue beaucoup trop délicate et  fragile, là,  il faut faire des choix et ces choix sont souvent  difficiles ».

« La  démocratie  marche avec l’éducation citoyenne,  malheureusement en Haïti c’est difficile de parler de démocratie. Pour moi c’est beaucoup plus de liberté. Des catégories de personnes qui ont certaines libertés au détriment d’autres »  a déploré M. Mars qui au passage  dénonce la polarisation de la société haïtienne.

« Des gens sont devenus des fanatiques, et  le fanatisme  entraîne certains dégâts. Le fanatique ne prend pas  de recul, il n’analyse pas, il n’essaie  rien comprendre » a déclaré Hansy Mars.

Intervenant sur la prolifération des gangs armés dans le pays, le journaliste économique s’interroge sur la provenance de ces armes et met en question les autorités qui doivent contrôler le trafic des armes, pour lui, ces décideurs qui jouissent de tous les privilèges au nom de l’État n’existent que de  noms. « Jusqu’à cette date Haïti est  sous embargo en ce qui concerne l’achat des armes. Donc, comment ces armes sont-elles arrivées ? Est-ce que c’est comme la pluie, je ne sais pas » s’est -il interrogé.

Tout compte fait, Hansy Mars, conseille aux journalistes, de la prudence et de rester vigilants et professionnels. Car, ditil, le professionnalisme exige de la prudence. Il les  invite par ailleurs, à respecter  les principes et à rester honnêtes.

La rédaction