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Haïti se réveille ce jeudi matin avec une autre allure. «Sur le plan politique, le pays est désormais doté d’un gouvernement ou tous les pouvoirs sont concentrés sous la roulette de l’exécutif», dirait-on? Dans les médias les réactions pleuvent de partout et sont très contrastées.

Port-au-Prince, https://www.lemiroirinfo.ca, Vendredi 06 Février 2020

Sur le plan diplomatique, l’Ambassade américaine en Haïti,  dans un communiqué, n’a pas pris de temps pour promettre l’appui des États-Unis au nouveau gouvernement. Ce sont les mêmes réactions du côté des partis politiques et organisations proches du pouvoir.

Cependant, ce n’est pourtant pas le même son de cloche du côté de l’opposition. Me André Michel, du secteur dit démocratique et populaire,  persiste et signe : «pas de négociation possible avec les dilapidateurs des fonds publics et les hors la loi» a-t-il rétorqué.  

Le politicien-avocat ne jure que par la relance du flambeau de la mobilisation en vue, dit-il, de venir à bout du régime au pouvoir qu’il accuse de tous les mots.

La paix, oxygène qui permettra à Haïti de respirer

Le nouveau premier ministre haïtien, Jouthe Joseph, dans son discours d’investiture dit compter sur la stabilité sociopolitique du pays en vue de la réalisation de son projet de gouvernement.

Un projet élaboré autour de trois axes prioritaires. Il s’agit du « redressement du climat sécuritaire, de la réduction de l’inégalité sociale et de la relance de l’économie».

N’est-ce pas là un discours qui vise à calmer les esprits ? D’aucuns diraient que le Président Jovenel Moïse lui-même, depuis son ascension à la tête de la magistrature suprême de l’État, en février 2017, avait promis monts et merveilles à la population. Plus de trois ans plus tard, les conditions de vie de la population se détériorent.

 La population continue de patauger dans une misère la plus abjecte, l’inflation est à son plus haut niveau, notre monnaie nationale ne représente presque rien par rapport au billet vert ;  100 gourdes à peu près pour un dollars américain.

 La terre, le soleil l’eau et les bras humains sont toujours disponibles au pays. Malgré tout, plus de 4.5 millions d’haïtiens sont actuellement en insécurité alimentaire aigüe sévère, selon l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture, FAO.

 «L’insécurité, le kidnapping, le vol, le viol»: tout laisse à désirer, à déplorer, dans ce pays. Personne n’est à l’abri. On vit chacun avec un cercueil sous son bras. Comme disait le poète : «J’habite dans un trou de roseau, près de mon tombeau».

Face à tout cet état de fait, n’y a-t-il pas lieu de se questionner sur la véracité des déclarations du premier ministre, Jouthe Joseph? Peut-on lui accorder un certain bénéfice de doute pour les 100 premiers jours de sa gestion qui viennent à peine de commencer?

En tout cas, si on se réfère à l’histoire récente des promesses non tenues des chefs du gouvernement haïtiens, on est donc en droit d’être sceptique.

Auteur : Louiny FONTAL