Ces derniers jours, le président Jovenel Moïse a publié plusieurs décrets controversés aux yeux des hommes de lois, des politiciens et des secteurs religieux. Une levée de boucliers qui pousse  » Nèg Bannann lan, Nèg kouran 24 sou 24 la » à s’expliquer.

Montréal, https://www.lemiroirinfo.ca, Dimanche 19 Juillet 2020

Des inconnus veulent se faire connaître en multipliant tant bien que mal des interventions dans les médias et dans l’organisation des manifestations de rues, en vue d’attirer les sympathies de la population.

À Port-au-Prince comme à Cap-Haïtien, des prétendus leaders religieux ont manifesté pour demander au chef de l’État de réviser ses différents décrets dont celui du code pénal haïtien y compris celui sur le Numéro d’Identification Unique.

Par ailleurs, ces protestations forcent l’apprenti dictateur Jovenel Moïse, d’après son ancien conseiller juridique et politique, Me Reynold Georges, à s’expliquer et s’arranger pour réviser les textes déjà publiés dans le Journal « Le Moniteur ».

À noter qu’une série de manifestations qui encourage l’homophobie à l’égard d’une minorité sexuelle en Haïti a eu toujours lieu. Les homosexuels (masisi) et les lesbiennes(madivinèz) ont été toujours présents dans la société haïtienne en dépit de tout.

Par contre, les plus vulnérables sont les hommes qui se font passer pour des femmes lorsqu’ils cherchent à se féminiser en changeant de voix et en imitant la posture des femmes. Dans certains endroits, plusieurs ont été torturés, bastonnés, voire tués sous forme de lynchage.

Il faut signaler que dans les grandes sociétés occidentales, notamment, les États-Unis, La France, le Canada, Le Brésil et l’Allemagne, l’homosexualité n’est plus un problème sociétal. Chacun est capable de choisir librement ses orientations sexuelles.

En Haïti, ces prêtres, ces pasteurs et ces politiciens immoraux qui couchent les membres de leurs églises, qui se mêlent dans la corruption, couchent avec leurs servantes, échangent des postes pour séances sexuelles, ne s’occupent pas de leurs enfants, volent les biens et la conscience des plus faibles, prétendent marginaliser un petit groupe.

Ainsi, la prostitution est normale à leurs yeux mais l’homosexualité est un crime. Ils encouragent l’homophobie à l’égard de ceux ou celles qu’ils envoient dans un enfer qui n’existe que dans leur tête tout en prétendant qu’eux, ils iront dans un paradis imaginaire.

Des actes qu’ils pratiquent de nuit, ils les dénoncent en plein jour. Je ne vois qu’en ces hommes et femmes des hypocrites qui s’envolent dans une hypocrisie à outrance.

Donc, en quoi l’orientation sexuelle de l’autre me dérange ? En quoi ses opinions politiques et religieuses me bouleversent ? Par contre, ce qui me dérange, c’est lorsque des immoraux se font passer pour des moralistes et des donneurs de leçons. C’est lorsque les corrompus édictent la voie à suivre par la société. C’est lorsque les violeurs des jeunes filles et des femmes mariées s’érigent en des gens de bien. C’est lorsque les irrespectueux exigent des autres le respect et la soumission. C’est lorsque les juges corrompus condamnent des innocents sans preuves. C’est lorsque les idiots et les arrogants s’enrichissent de manière illicite et font croire à l’opinion qu’ils sont « Mister clean » sans tâche et cherchent à ternir l’image de ceux qui gagnent leur vie honnêtement.

Auteur: Quetony SAINT-VIL, courriel: quetony.saintvil@gmail.com