Au lendemain du 12 janvier 2010, des milliers pays et organismes humanitaires s’étaient réunis pour discuter de l’aide à donner à Haïti pour lui permettre de se relever, après ce cataclysme qui a tué plus de 300.000 personnes et détruit plus 70% des infrastructures publiques et privées à Port au Prince et les villes environnantes.

Port au Prince, https://www.lemiroirinfo.ca, Dimanche 12 janvier 2020

 Dix ans après ce séisme destructeur, le palais National haïtien, symbole de l’autorité de l’État est toujours  sous les tentes. C’est un signe majeur qui prouve que rien de signifiant n’a été réalisé dans le cadre de la reconstruction d’Haïti.

Au lendemain de cette tragédie, des pays  et des organismes humanitaires du monde entier avaient eu les yeux rivés sur Haïti. Puis des promesses de contributions financières à la reconstruction du pays pleuvaient de toute part.

Dix ans plus tard, même le palais National n’arrive pas à sortir sous les tentes après l’effondrement de son siège officiel et plusieurs édifices publics et privés restent encore prisonniers des décombres.

Que peut-on dire de ceux qui se réfugiaient sous les tentes dans les conditions les plus humiliantes, terrifiantes, nauséabondes, honteuses, délabrées, poreuses et déshumanisantes dans la soirée du 12 janvier 2010?

En effet, 10 ans plus tard, le pays reste encore à genou. Des milliers de personnes vivent toujours sous des tentes ou dans des maisons de fortunes construites avec des matériaux de récupération.

À une vingtaine de kilomètres au  Nord de la capitale haïtienne, c’est un vaste bidonville qui est créé. Cet espace aménagé pour servir d’abris provisoire à des milliers de rescapés, allait peu-à-peu se transformer en de véritables taudis dépourvus de toutes infrastructures de base.

C’est le même tableau dans plusieurs autres endroits de la capitale.

Pourtant, au lendemain du tremblement de terre, on avait constaté élan de solidarité des amis dits d’Haïti. Au total 13 milliards de dollars à peu près étaient promis à la reconstruction de l’un des pays de l’hémisphère des Amériques les plus vulnérables sur le plan environnement.

Mais, 10 ans plus tard qu’est-ce qui est fait véritablement? Où sont passés tous ces fonds promis.

A côté de quelques rares bâtiments du Centre-ville de Port-au-Prince qui sont reconstruits, la grande majorité des bâtiments publics et privés détruits lors du séisme ne sont jusqu’ici pas encore reconstruits.

Haïti a certes  besoin d’une reconstruction physique, une façon de se rompre définitivement avec les méfaits du séisme. Mais, bien avant de tout ça, il faut d’abord repenser à la reconstruction mentale de l’être Haïtien. C’est la seule façon de rêver d’un véritable changement et d’une véritable reconstruction du pays.

Texte de Quetony SAINT-VIL & de Louiny FONTAL