Le Collectif Défenseurs Plus a profité de l’occasion de la journée internationale de la solidarité pour lancer un cri d’alarme face à la dégradation de la conjoncture qui déshumanise davantage les citoyens haïtiens.

Le Collectif prese l’État à agir afin de garantir un travail décent et un accès aux soins de santé de qualité pour tous.

Voici en intégralité la note rendue publique par Antonal MORTIMÉ, le Co-Directeur du Collectif Défenseurs Plus et que LemiroirInfo en dispose une copie :

NOTE DE PRESSE

20 Décembre 2019
La journée internationale de la solidarité humaine : Défenseurs Plus appelle les autorités haïtiennes à élaborer des politiques publiques solidaires

Le Collectif Défenseurs Plus, organisme de promotion et de défense des droits humains, profite de la journée internationale de la solidarité humaine, ce 20 décembre 2019 pour lancer un appel à la solidarité aux groupes vulnérables de la société haïtienne. Certaines catégories sociales ont besoin de l’appui de l’État et de la société dans cette conjoncture de crise socio-politique, notamment les enfants, les personnes vivant avec un handicap, les femmes victimes de violences et les personnes détenues dans des conditions difficiles.

Nous déplorons les pertes en vie humaines et en biens économiques durant la période de turbulences et d’instabilité politique du pays. Cette note s’inscrit dans le cadre d’un appel à la solidarité, et à l’unité en tant que peuple soumis aux mêmes lois et aux mêmes aléas naturels et humains, tout en exigeant la mise en mouvement de l’action publique contre toutes les personnes qui sont en contravention avec la loi.


Par ailleurs, le Collectif Défenseurs Plus veut rappeler que les Nations Unies ont adopté cette journée internationale en vue de favoriser la lutte contre la pauvreté, de favoriser la lutte pour le développement durable et de sensibiliser l’opinion publique sur l’importance de la solidarité humaine. En ce sens, l’État haïtien devrait inclure la solidarité dans l’exécution de ses politiques publiques, élaborées pour l’amélioration des conditions de vie de la population.


Défenseurs Plus appelle les autorités haïtiennes à un meilleur ajustement des différents programmes d’assistance sociale, mais en appelle également à des solutions beaucoup plus globales et qui pourront aider les bénéficiaires à sortir de l’assistanat. L’État doit œuvrer pour garantir un travail décent et un accès aux soins de santé de qualité pour tous et pour toutes, ce qui se démarquerait un peu des programmes d’assistance sociales habituels. Il faut donc travailler à faire baisser structurellement la pauvreté et non de manière sélective.


En effet, dans une logique solidaire, l’État doit garantir les mêmes droits à tous et à toutes sans distinction aucune. Au regard de l’article 1er de la constitution haïtienne de 1987, ‘’Haïti est une République, indivisible, souveraine, indépendante, coopératiste, libre, démocratique et sociale ‘’. Il n’est donc pas question qu’il existe deux formes de justice, une pour les gens fortunés et une autre pour les démunis. L’État doit être en mesure de mettre sous les verrous les grands et les petits corrupteurs, ainsi que les bénéficiaires des cas de corruptions.


D’un autre côté, l’école doit être la même pour tous, que l’on soit riche ou pauvre, que l’on habite en ville ou à la campagne. Le seul moyen pouvant aider le pays à arriver à un développement durable d’ici les 50 prochaines années. En orientant donc les actions de l’État sur un angle solidaire, cela permettra de résoudre les problèmes d’inégalités sociales, les disparités économiques, le faible quota de femmes dans la vie active de la société, l’accès équitable aux services de prêts bancaires et d’allocations sociales comme l’Office Nationale d’Assurance-vieillesse (ONA), la Caisse d’Assistance Sociale (CAS), entre autres.


Cette journée est également l’occasion pour Défenseurs Plus de demander à l’État haïtien de respecter les engagements internationaux pris au nom du peuple haïtien et de respecter les conventions et traités signés en vue de permettre à ce peuple de vivre dans la dignité et dans le respect de ses droits fondamentaux dans une Haïti démocratique et prospère.

Fait à Port-au-Prince, le 20 Décembre 2019

Antonal MORTIMÉ
Co-Directeur