MON RÊVE
Acte I
En proie aux critiques acerbes,
la justice a les yeux battus.
L’office du juge fut longtemps un grenier
Animé de la volonté d’un grand ânier.
Justice de caverne, brise toi les liens !
Un comportement neuf compte sur ton soutien.
Sois tendre à nos privations pour naître le bien.
Tragédie d’hier faite d’incessants va-et-vient,
Il te faudra, pourtant, rompre avec l’ordre ancien.
Complètement au service de tout citoyen,
Elle sera dite et, digne de tout Haïtien.
Acte II
Pourquoi juger ?
Par une nuit douce et magique, les yeux vifs,
Ouverts sur l’avenir, je découvre juger.
Un tel souvenir m’habite. Dès lors, pensif,
Regard vigilant et prompt, j’aperçois bouger.
Quand une voix m’interpelle et me fait captif.
Un État de droit, me dit-elle, est l’obligé
Où le non-respect des lois est prohibitif.
Illuminé, alors, j’ai tout envisagé.
Juger l’humain devient-il l’option curative ?
Un retour immédiat légal proportionné
Garantit des sensibilités préventives,
Engage l’État-vengeur des faits sanctionnés.
Rideau ! La loi défend les actions abusives.
Acte III
Qui doit juger ?
Qu’il me soit permis, le long discours se poursuit.
Une grande question me vient : « Qui doit juger ? »
Instamment, l’inscription : Un magistrat s’en suit.
De plus, il se lit : Droit et Justice sont trèsliés.
Originalité très propre, ils sont siamois.
Investi, le juge, fort d’un esprit délié,
Tranche tout. Aux actions viles, il crie : À moi !
Juger en impartialité et indépendance,
Un pari, on va le voir. Magistrat moderne
Gère des besoins divers, alors, en instance,
Eveillent en lui des souvenirs lointains ternes.
Rideau ! Un grand Magistrat acte avec prudence.
Comment juger ?
Cette nuit, l’entretien est long, mais très concis.
Obstiné par le vif désir de tout apprendre,
Minuit, toujours peinant, la voix me dit : « … Assis,
Maître de l’audience, il note pour mieux comprendre,
Ecoute et gère la parole à temps précis … »
Naturellement, il permet de se reprendre.
Textes choisis, d’un ton clair, il tue l’indécis.
Jugement, dit-on, dessaisit le tribunal.
Un grand manquement relevé, le recourant
Gagne de l’espoir si le tour n’est pas final.
En rejugeant, il se voit au tout premier rang.
Rideau ! Le Magistrat transcende le banal.
Acte V
Quand et où juger ?
Quand pointe l’aurore, la nuit fait place au jour.
Une lueur se dessine : « Quand faut-il juger ? »
A temps, un procès n’est pas un simple détour.
Nos règles prescrivent les recours allégés.
Dans des cas précis, le plaideur en suit leur cours.
Et un faux geste détruit l’espoir rassuré.
Tous les artifices tuent de ce monde lourd.
On se demande perplexe : « Où doit-on juger ? »
Un juge acte un univers certain à toujours.
Jour acquis, de nombreux points à faire valoir,
Une rigueur forte, sont mis en examen.
Gens de l’art, textes en mains, raniment l’espoir,
Evitent toute grogne, gèrent leur destin.
Rideau ! Le dossier prêt, tout se joue. Au revoir !
Par Philomé FENELON
Génipailler, (Milot), le 31 janvier 2021