L’organisation syndicale et ouvrière haïtienne «Batay Ouvriye » (lutte Ouvrière) a rencontré la presse ce lundi 01 mai 2023 pour sa traditionnelle conférence de premier mai. Lors de cette conférence, les syndicalistes appellent la population à intensifier le mouvement de la chasse aux bandits, « Bwa kale », lancé depuis deux semaines à Port-au-Prince et certaines régions du pays.

Cap-Haïtien, https://www.lemiroirinfo.ca, Mardi 02 Mai 2023

« Nous en avons vraiment marre de cette galère qui devient incontrôlable même par celles et ceux qui l’ont créée. Ils sont pris dans leurs propres pièges et vu le pourrissement de la situation. Ils ne peuvent même pas proposer aucune solution qui pourrait être bénéfique à eux », s’énerve Fanès Élusma, Coordonnateur de Batay Ouvriye dans le Nord. Il exhorte la population à poursuivre tout en l’intensifiant la mobilisation dénommée « Bwa Kale » visant à identifier, dénicher et exécuter des malfrats sans foi ni loi semant la terreur dans plusieurs régions du pays dont l’Artibonite, Port-au-Prince et ses communes les plus proches.

« Un mouvement qui doit  s’attaquer à tous les bandits, ceux à sandales, comme ceux à cravate et à costume instaurant dans le pays un système de répression violant le droit syndical, offrant un salaire de misère, un salaire poitrinaire aux travailleurs, les exploitant et les révoquant arbitrairement et injustement », a engueulé le syndicaliste Alusma. Il en a profité du Premier Mai pour dénoncer les manœuvres de l’impérialisme et du capitalisme qui, selon lui, met tout en œuvre pour continuer de dénaturer et zombifier cette date qui n’est pas une journée de fête ni de réjouissances mais plutôt de réflexion, de combat et de résistance pour la classe ouvrière mondiale » a-t-il rectifié.

C’était l’occasion pour ses dirigeants d’appeler la population notamment les ouvriers, les travailleurs, les masses défavorisées, les prolétaires y compris les chômeurs à profiter du contexte actuel pour se révolter une bonne fois pour toutes contre le système d’inégalités, d’injustice sociale, d’exploitation imposé, disent-ils, depuis plus de deux siècles par la classe dominante, les oligarques, la Communauté internationale et des politiciens qu’ils qualifient de traitres et d’apatrides. Pour la énième fois, ils ont accusé ces catégories d’avoir créé la situation monstrueuse et infernale d’insécurité, de criminalité, de violence et de banditisme dans laquelle est plongé le pays depuis des années. 

« Batay Ouvriye croit qu’un soulèvement bien ordonné des masses opprimées peut forcer l’arrêt immédiat des vols massifs de terrains des paysans à travers tout le pays par les ennemis des ouvriers qui, affirme-t-il, cherchent par tous les moyens à perpétuer le statu quo en faisant des mégaprojets dont la construction de grandes usines d’exploitation minière, de zones franches, des agro-industries dans le but de blanchir des capitaux », a accusé l’organisation syndicale.

La rédaction