Je reviens sur mon article publié sur le site du  Lemiroirinfo.ca, quelques heures avant l’annonce par le président de la République, Jovenel Moïse, des deux premiers cas confirmés de Coronavirus dans le pays, le soir du jeudi 19 mars 2020.  L’article intitulé : Coronavirus, Haïti fait figure de bon élève, n’était qu’un appel à l’action, à une prise de conscience collective entre les différents secteurs de la vie nationale.

Port-au-Prince, https://www.lemiroirinfo.ca, Dimanche 22 Mars 2020

Haïti est un pays faible,  un pays où tout est à refaire. Le pays n’était pas, n’est pas et ne sera pas, je dirais, paré à faire face à une telle catastrophe annoncée. C’est comme si l’on revient sur le fameux  ouvrage de l’écrivain colombien, prix Nobel de la littérature, Gabriel García Márquez  «L’amour aux temps du choléra», dans lequel il retrace l’histoire d’un amour contrasté du jeune Florentino, issu de la classe prolétaire pour la ravissante Fermina, appartenant elle à la haute bourgeoisie. Un amour d’un demi-siècle durant lequel un homme attend la femme qu’il aime, mariée à un autre.

Le mari, Juvenal, jeune et riche  médecin, a consacré moins de temps pour sa femme ; obsédé plutôt par le désir de vaincre le choléra, ce mal qui ronge sa petite Île paradisiaque.

N’a-t-on pas besoin à l’heure de ce bouleversement de l’ordre mondial causé par ce petit machin microscopique et mortel, qu’est le Covid-19, d’un Juvenal en Haïti ?  Ou, pouvait-on suivre la voie de Florentino, en avançant de 50 ans la date d’arrivée du virus dans le pays ? 

En tout cas, nous en sommes déjà trop loin. Nous sommes en plein dedans. 

   Le mal est déjà fait, disait Saint Thomas d’Aquin, l’homme de la providence. On n’y peut rien. On ne peut plus remonter le temps pour empêcher le virus d’arriver dans nos murs. Il est déjà là. Il s’est bien installé dans nos villes, nos contrées et nos villages,  nos châteaux luxueux, nos taudis en paille, nos palais et nos ministères. Il est en nous et partout. Il nous guette, nous rend malade et nous tue.

Il nous montre à quel point l’homme est si fragile ;  que nous n’ayons pas tout le contrôle de l’humanité. Bref, il est nous.

Dans le cas d’Haïti, comment y faire face ?

Deux cas de Coronavirus confirmés. Depuis, c’est le désarroi. Aussi, se questionne-t-il sur la faiblesse de notre système sanitaire. C’est un pays dépourvu de tout en matière de santé. Les Infrastructures, le personnel, les intrants, le Coronavirus met à nu l’irresponsabilité de nos dirigeants et nos intellectuels.

Nous sommes au tout début de la maladie et beaucoup reste à venir. Si l’on compare ce qui se passe actuellement, en Italie, en Espagne, en France, aux États-Unis, des pays dits émergents, on est en droit de s’interroger sur le comment notre lendemain sera-t-il fait ?

Pour le moment, tout ce qui nous reste à faire, c’est de suivre les consignes d’hygiènes prodiguées par les autorités en place et de s’en remettre à la providence ou à Dieu.

Aueur : Louiny FONTAL Courriel: fontallouiny1980@gmail.com