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Les États-Unis, comme son nom l’indique, est un pays métissé. Ce pays situé sur le continent qui porte d’ailleurs son nom, est peuplé de quatre grandes ethnies. Il s’agit en fait, des blancs, jusqu’ici majoritaires, des noirs, des asiatiques et des hispaniques.

Au début de la pandémie, d’aucuns pensaient de façon plutôt vulgaire que les noirs étaient plus résistants à la Covid-19.  D’ailleurs,  peu de noirs avaient été affectés par la maladie, en Asie et en Europe, deux continents ayant connu les premières vagues de contaminations massives.

Àdate, L’Afrique,  majoritairement noir, reste le continent le moins affecté par ce coronavirus. Pourtant, l’expansion depuis ces trois dernières semaines, de la Covid-19, sur le territoire américain, nous dévoile une toute autre facette de la maladie.

Pour mieux comprendre le phénomène, certains experts, cités par Radio Canada et l’agence France presse,  vont jusqu’ à réclamer la publication de statistiques nationales.

«Pour l’instant, les statistiques sont publiées de manière disparate, selon les États et les villes, et ne permettent pas de comprendre si une inégalité spécifique à la COVID-19 est à l’œuvre, ou si la disproportion ne fait que refléter les inégalités socio-économiques et d’accès aux soins qui affectent les Noirs historiquement dans ce pays» révèlent des scientifiques.

L’État de New York, plus gros foyer américain de l’épidémie, ne publie pas de statistiques par rapport à l’origine ethnique des victimes. «Une composante qui fait d’habitude partie du paysage statistique aux États-Unis pour tous les domaines, de l’économie à l’éducation et la santé, et apparaît sur les formulaires de recensement» déplorent certains analystes américains.

 D’autres États ont pourtant choisi de publier des chiffres qui sont plutôt alarmants : dans l’Illinois, les Noirs représentent 14 % de la population, mais 42 % des décès de l’épidémie de Covid-19 concernent  ironiquement les noirs.  

 À Chicago, majoritairement blanc,  c’est 72 % des morts chez les noirs, alors qu’ils représentent moins d’un tiers des habitants. « Des disparités criantes qui peuvent couper le souffle » révèle la mairesse de la ville,

À Washington, capitale politique américaine, peu affectée jusque-là,  13 des 22 morts, étaient malgré tout, Noirs.

En Caroline du Nord, 31 % des morts étaient Noirs, contre 22 % de la population.

 En Louisiane, où se trouve La Nouvelle-Orléans, bastion des afro-américains, la disproportion est plus grande encore : 33 % des habitants sont Noirs, mais 70 % des morts l’étaient.

Alors, pourquoi une telle disparité par rapport au nombre de décès dûs à la Covid-19, dans un pays comme les États-Unis d’Amérique ? 

Jérôme Adams,  médecin en chef des États-Unis, qui est lui aussi black, tente de faire le point sur la situation.

«Nous savons que les Noirs sont plus susceptibles d’avoir du diabète, des maladies du cœur et des poumons» reconnaît le médecin.

 Or, a-t-il fait comprendre,  ces maladies augmentent le risque de complications de la COVID-19. Il a pris en exemple, les expériences chinoise et européenne, pour renforcer sa thèse.

 Jerome Adams a parlé de ses propres problèmes de santé pour illustrer le problème qui affecte sa communauté.

«Je l’ai déjà dit, je fais moi-même de l’hypertension. J’ai une maladie du cœur et j’ai déjà passé une semaine en réanimation à cause d’un problème cardiaque. Je fais de l’asthme et je suis pré diabétique. J’illustre ce que c’est de grandir pauvre et noir en Amérique. Je cours, comme beaucoup d’Américains noirs, un plus grand risque face à la COVID» déplore pourtant le numéro 1 de la santé aux États-Unis.

En pleine pandémie, il manque encore des études rigoureuses et de dimension nationale. Mais le peu de statistiques disponible en ce moment ne fait que prouver encore une fois,  la disparité socioéconomique qui existe dans ce pays pourtant considérée comme la plus grande puissance du monde.

SOURCES COMBINÉES :  Radio Canada, AFP, RFI

Auteur : Louiny FONTAL