Mardi 12 janvier 2010, 4 : 53, un puissant séisme de magnitude 7.3, sur l’échelle de Richter, surprend Haïti. En 35 secondes seulement, la capitale haïtienne et quelques grandes villes de provinces, dont Léogane, Petit-Goave et Jacmel, sont transformées en une vaste hécatombe.

Port-Au Prince, https://www.lemiroirinfo.ca, Mardi 12 Janvier 2021

En effet, les bilans des autorités en place font état de plus de 300 000 morts, 300 000 blessés et plusieurs centaines de personnes sont portées disparues. Sur le plan d’infrastructures, le bilan est lourd. Tous les bâtiments symboliques du pays sont, dans un temps record, réduits en poussière. Le palais national, le palais de justice, le parlement, le palais des ministères, la DGI, la cathédrale de Port-au-Prince, et des certaines d’autres bâtiments scolaires, culturels et ecclésiastiques n’ont pas pu rester debout.

Au lendemain du séisme, les rues et les terrains vides ainsi que les places publiques sont transformés en des camps de fortune pour abriter les nouveaux sans abri laissés à la belle étoile. Certains sinistrés utilisaient les débris de leurs maisons effondrés et d’autres matériaux de récupération pour construire des abris de fortune.

Haïti a reçu également une solidarité  mondiale sans précédent. Beaucoup de pays dits amis d’Haïti sont venus à la rescousse des victimes. Le personnel médical international est présent un peu partout à travers le pays.

À côté des besoins en santé, la population haïtienne était privée de tout :pas de nourritures, pas d’eau potable, pas de maisons. C’est un peuple livré à la bonne grâce de la communauté internationale.

Sur le plan financier, les dégâts occasionnés par ce séisme dévastateur étaient estimés à plus de 10 milliards de dollars américains.  La communauté internationale a mis sur pied, une commission de reconstruction poste-séisme. Cette dernière est présidée par l’ex président américain Bill Clinton.

Malheureusement, 11 ans après, le pays peine encore à prendre sa vitesse de croisières. À mesure que le temps passe, les bailleurs de fonds semblent négliger complètement leur promesse.

11 ans plus tard, la grande majorité des bâtiments publics ne sont pas encore reconstruits. Pire encore, des centaines de milliers de personnes continuent à vivre dans des camps de fortune qui sont transformés en des bidonvilles.

La population de son côté, semble totalement oublier cette fatidique après-midi du 12 janvier 2020, tant que leurs mauvais comportements en matière de construction n’ont pas évolué. Les constructions se font de façon anarchique au mépris des informations disponibles sur les failles sismiques et la vulnérabilité du sol dans les différentes agglomérations du pays.

12 janvier 2021, comme c’est le cas à chaque commémoration de cette date, le drapeau a été en berne, les stations de radio et de télévision étaient appelées à jouer des musiques appropriées, une cérémonie officielle a eu lieu, au mémorial du 12 janvier, à Saint-Christophe, l’entrée Nord de la Capitale haïtienne, où le chef de l’État a déposé en fin de journée, un gerbe de fleurs en mémoire des disparus.

En attendant le 12ème anniversaire de cette catastrophe considérée comme l’une des plus meurtrières du siècle, le 12 janvier 2022, les véritables problèmes fondamentaux liés au respect des normes de construction parasismique et de sensibilisation de la population restent entiers et le pays reste toujours à genoux. Les actes d’insécurité et de la pauvreté creusent davantage des écarts d’inégalité.

Auteur : Louiny FONTAL, Courriel : fontallouiny1980@gmail.com