Le député de la circonscription de Viau, Frantz Benjamin

La communauté haïtienne se mobilise en réaction au puissant séisme qui a secoué la Perle des Antilles, samedi 14 aout 2021. Une cellule de crise a été formée et des services de soutien seront offerts aux gens qui en ressentent le besoin.

Montréal, https://www.lemiroirinfo.ca, Samedi 14 Aout 2021

Le député de Viau, Frantz Benjamin, a réuni plusieurs intervenants de la communauté dans son bureau de circonscription, samedi, pour mettre sur pied cette cellule de crise.

En conférence de presse en fin de journée, M. Benjamin qui est lui-même d’origine haïtienne, a déclaré qu’il s’agit d’« un drame de trop qui s’abat sur Haïti ». « Nos cœurs saignent », a-t-il ajouté au nom de ses collègues de la cellule de crise.

Directrice générale de la Maison d’Haïti, Marjorie Villefranche a invité toute personne qui souhaite verser un don pour l’aide d’urgence de s’adresser à trois organismes, soit la Croix-Rouge, Médecins du monde et Médecins sans frontières.

La directrice générale de la Maison d’Haïti, Marjorie Villefranche

« À notre avis, ce sont les trois organismes les plus capables d’intervenir en termes d’urgence », a-t-elle soutenu.

Édouard Staco, président du Fonds 1804 qui soutient la persévérance scolaire, est natif de Les Cayes, dans le sud d’Haïti. Une région particulièrement éprouvée par le séisme de magnitude 7,2 sur l’échelle de Richter.

Pour le moment, on n’a pas de confirmation de la présence de Québécois parmi les victimes, mais de nombreux membres de la diaspora haïtienne à Montréal ont des liens familiaux avec la région sinistrée. D’ailleurs, Les Cayes célébraient ce week-end la fête patronale de la ville. Un évènement fort couru qui rassemble normalement beaucoup de monde.

M. Staco a également annoncé qu’une ligne téléphonique de soutien serait mise en fonction sous peu pour diriger les gens vers les bonnes ressources en cas de besoin. Il a notamment invité les victimes du séisme dévastateur de 2010, qui seraient replongées dans le traumatisme vécu, de ne pas hésiter à demander de l’aide.

À ce sujet, le Dr Jean-Félix Duval a souligné que de nombreuses personnes vivent toujours avec les séquelles psychologiques de la précédente catastrophe naturelle. Plusieurs victimes du séisme avaient été accueillies à Montréal à titre de réfugiés.

« On va s’adresser aux gens compétents et essayer de trouver un endroit où appeler pour leur offrir l’aide psychologique qu’il faut dans les circonstances », a-t-il expliqué.

Le député libéral Frantz Benjamin a aussi voulu remercier la population qui a rapidement témoigné de sa sympathie envers la diaspora haïtienne.« C’est un baume qui vient nous aider », a-t-il dit.

Deux failles et des ouragans

Afin de bien expliquer le contexte dans lequel se trouve Haïti, l’ingénieure en bâtiment Suze Youance rappelle qu’Haïti est en fait formé de « trois bouts d’îles séparés par deux grandes failles » et cette fois c’est celle du sud qui a bougé.

De plus, l’île se trouve au cœur d’une zone d’ouragans et doit se prémunir chaque année contre trois à quatre tempêtes violentes. Par ailleurs, le sud d’Haïti pourrait être balayé par la tempête tropicale Fred à compter de lundi.

Suze Youance, spécialiste en construction parasismique, estime qu’il est possible d’agir à Haïti en améliorant les techniques de construction. Si de grandes améliorations ont été apportées dans les chantiers d’immeubles publics, l’enjeu économique rend plus difficile d’intégrer ces pratiques dans la construction résidentielle.

Avec la presse canadienne