Cap-Haitien, https://www.lemiroirinfo.ca, Mercredi 19 Mai 2021
«Advocatus est non latro, res miranda populo : avocat point voleur, chose digne de l’admiration du peuple.»
(Yves Hélory de Kermatin)
L’appellation injurieuse souvent imputée à quelqu’un exerçant le métier d’avocat est indubitablement «voleur». Quelle insolence! Il est incarné dans l’intuition de plus d’un un avocat est quelqu’un qui se présente au prétoire drapé dans sa robe et jouit d’une parfaite maitrise de la parole pour plaider la cause de ses clients(personnes physiques: individus. Personnes morales: institutions).
C’est une utopie. En effet, un avocat forme, informe, conseille, assiste et représente ses clients. Avant de se présenter devant une juridiction, il détient «in limine litis» le statut d’un médiateur, d’un conciliateur, suite à la consultation donnée à toutes personnes faisant appel à sa science, et ce, avant tout recours contentieux.
En outre, les gens ignorent que l’avocat est l’honnête homme et habile à parler. Dans l’exercice de sa profession, il cesse de vivre pour lui et existe que pour autrui. Il évite de faire ce que la conscience réprouve, ne dit-on pas: «science sans conscience n’est que ruine de l’âme». Il est tenu de mettre à profit sa science, à chaque fois la veuve se sent menacée dans ses droits et/ou l’orphelin est abandonné.
Il n’est de plus noble métier que celui d’avocat, mais, dans les rangs on dénombre des madrés compères, des spoliateurs, des scélérats sans état d’âme qui salissent le rabat de leur toge. Ils s’écartent des principes d’honneur et de dignité qui caractérisent les membres de l’ordre des avocats et grandissent par conséquent le monde des avocaillons.
À l’instar des parents qui œuvrent pour le bonheur de leurs enfants et qui, face à l’horreur, sont écorchés vifs quand les choses ne se déroulent pas comme prévues; un tel sentiment habite l’avocat. Ce dernier se réjouit lorsqu’il gagne un procès, il est déçu à l’issue d’un procès rendu contre son client.
Toutefois, il reste très serein, revisite en profondeur le dossier litigieux et use, le cas échéant, toujours en accord avec son client les voies de recours pour entreprendre les décisions judiciaires préjudiciables aux parties et aux plaideurs.
Qu’adviendraient-ils de la vie et des biens des personnes dans l’engrenage de la justice si un avocat professionnel n’était pas sur leur route pour crier haro sur le baudet contre toute forme d’injustice?
Un avocat doit s’en prendre à tous profiteurs sous couvert d’humanité!
Quoi que l’on puisse dire ou déduire, le droit est la seule science dont on aura toujours besoin vu sa transversalité qui se prévaut.
Grégory Max MICHEL.