Installation des membres du nouveau Conseil électoral provisoire, ce mardi, par le président Jovenel Moïse, au palais national. Une cérémonie qui s’est déroulée avant la prestation de serment des membres du CEP par devant les juges de la Cour de Cassation.

Jovenel Moïse, a salué le courage des nouveaux membres du Conseil électoral provisoire qui ont accepté d’offrir leur service au pays dans un contexte très difficile. Il en a profité pour saluer les secteurs qui ont contribué à la composition de ce nouveau CEP par le choix de leur représentant.

Le locataire du palais national a précisé que le pays a connu trop de moments d’instabilité dans son histoire, soulignant que la stabilité est la seule voie du progrès. Le chef de l’État a exhorté les membres du CEP à la neutralité, l’impartialité et le courage dans les décisions qu’ils auront à prendre.

 Il a par ailleurs promis que l’exécutif n’aura pas à s’immiscer dans les décisions des membres du conseil. Selon Jovenel Moïse, les élections restent la voie idéale pour la stabilité.

Pour sa part, le conseiller Patrick Numas qui a présenté des mots de remerciements au président de la République pour avoir placé sa confiance en eux dans un contexte sociopolitique et économique très difficile, réitère  la volonté des membres du CEP de travailler en vue de la tenue des élections honnêtes, crédibles et démocratiques. 

Entre-temps, l’installation des membres de ce nouveau CEP n’est pas vue d’un bon œil, par une large partie de la société civile et de la classe politique.

C’est le cas par exemple pour le Barreau des avocats  de Port-au-Prince qui dit condamner de façon la plus énergique  l’investiture des membres du CEP.

En effet, le Conseil de l’Ordre des Avocats de Port-au-Prince, dans une note, dit constater avec consternation et stupéfait que l’Exécutif, après s’être engagé dans la publication d’une succession de décrets inconstitutionnels, est monté encore d’un cran dans l’illégalité en annonçant par arrêté en date du 14 septembre 2020, l’adoption d’une nouvelle Constitution par voie référendaire et la mise en place d’un Conseil électoral provisoire.

Le Barreau indique que « cet arrêté inconstitutionnel relève de l’amalgame », estimant que les élections se trouvent ainsi associées au changement de Constitution comme s’il s’agissait d’une seule et même opération.

Les avocats du Barreau de Port-au-Prince jugent que la décision prise par le président « s’inscrit clairement dans une forme d’exercice autocratique du pouvoir. »

 La formation de ce CEP avec une telle mission ne peut dès lors qu’être au service de desseins politiques obscurantistes qui aggraveront la crise actuelle et consacreront le règne de l’arbitraire et donc du non-droit.

L’assassinat du Bâtonnier Monferrier Dorval, symbole vivant du respect du droit, coïncide étrangement avec une telle approche visant à l’anéantissement des contraintes juridiques », a déduit la bâtonnière a.i Marie Suzy Legros.

Aussi, le Conseil de l’Ordre des Avocats de Port-au-Prince condamne-t-il énergiquement l’investiture des membres du Conseil Électoral Provisoire (CEP) dont une partie du mandat est manifestement inconstitutionnelle et rappelle au Président de la République et au Gouvernement qu’ils sont liés par le droit. » Il condamne aussi le « projet qui se précise chaque jour davantage d’installer durablement dans le pays un régime autoritaire couplé à une politique de terreur ».

Si du côté des haïtiens, les élections ne sont pas propices en Haïti, dans un contexte exacerbé par des actes de criminalité généralisée. La communauté ‘internationale de son côté, reste mordicus,  que les élections soient la seule planche de salut pour le peuple haïtien.

C’est en fait les points de vue des responsables de l’Organisation des États américain, (OEA), qui continuent d’appeler à la tenue des élections en Haïti.

A travers son Secrétaire Général, Luis Almagro, l’OEA continue d’encourager la mise en branle du processus électoral en Haïti.
A cet effet, le secrétaire général de l’OEA réitère son soutien à la nécessité de mener un processus électoral en Haïti dès que techniquement possible », a écrit M. Almagro, mercredi, sur son compte Twitter officiel, tout en invitant les partis politiques « à travailler ensemble afin de renforcer la démocratie dans l’intérêt du consensus ».

Un peu plus tôt, l’ambassade des États-Unis en Haïti avait exprimé une position similaire, avec une mise en garde contre ceux qui feraient obstacle au processus. Cependant, plusieurs acteurs politiques et des membres de la société civile croient que le climat actuel n’est pas favorable à des compétitions électorales sans un consensus.

La rédaction