Le journal numérique, le miroirinfo.ca, a rencontré le talentueux musicien et agent de la police nationale d’Haïti (PNH), Eliable Joseph moins connu jusque-là du grand public.

Cap-Haitien, https://www.lemiroirinfo.ca, Mardi 12 Mai 2020

Le jeune agent de la PHN a vocalisé une musique titrée «Corona» pour contribuer à sensibiliser le grand public sur les mesures préventives à prendre en vue de limiter la propagation de cette pandémie.

Dans ce contexte marqué par la pandémie de Covid-19, la solidarité, l’entraide sociale et la sensibilisation ne devraient-t-elles pas interpeller tous les citoyens soucieux et conséquents pour la promotion des bonnes pratiques?

À travers ce titre musical baptisé «Corona», le jeune chanteur de 29 ans, originaire de Dondon, a laissé parler son imagination, sa science et son art pour conquérir le cœur de ses admirateurs. «Je suis conscient de la situation précaire de mon pays. Je veux que la population prenne très au sérieux cette pandémie. J’écris cette Chanson pour l’inviter à respecter les gestes barrières. Je les encourage à se laver régulièrement les mains avec de l’eau et du savon, à respecter la distanciation sociale de 1.50 m et à rester à la maison si elle n’a pas un grand besoin».

Ce natif de la commune de Dondon, dans le département Nord du pays, Eliable Joseph est né le lundi 25 mars 1991. Cet artiste, n’est pas tombé du ciel. Bien sûr, le jeune Eliable n’est pas issu de la cuisse de Jupiter. Il vient plutôt d’une famille modeste de quatre enfants. Il est le premier né du côté de sa mère et le dernier enfant de son père. Au cours de son enfance, le petit Eliable faisait un aller-retour entre le toit de sa maman ( à la zone) et celui de son père ( à la zone aussi).

Le jeune artiste en herbe animait toujours le rêve de devenir musicien.
«Dès mon tendre enfance je voulais devenir un superbe musicien. Ce n’est pas un accident de parcours. Tout simplement je considère la musique comme une seconde nature pour moi» a-t-il avoué avec un brin de satisfaction de l’accomplissement d’un rêve.


Après ses études classiques, Eliable a entamé des études en psychologie et en beaux-arts ; des études non encore achevées

L’homme a été connu dans le monde évangélique pour avoir dirigé plus d’une dizaine de chorales de plusieurs églises protestantes de sa communauté.


L’artiste Eliable Joseph a compris que son talent pourrait être mis au service d’un public plus diversifié. Il a saisi l’arrivée du coronavirus pour sensibiliser la population en les divertissant avec sa voix et ses doigts magiques.

Autre travail parallèle à sa vocation de musicien, en dehors de son micro pour divertir ses fans, Eliable Joseph porte fièrement son arme et son costume de police avec un sentiment de protéger et de servir sa communauté avec la même passion de musicien et de maestro, depuis son intégration à la police nationale d’Haïti, en 2013.


« Je me sens très bien dans ma peau d’artiste et de policier. Même si nous savons très bien que la situation des policiers en Haïti est critique. Les deux sont quasi-complémentaires. La police est au service de la population de même que la musique. Mais, en tant qu’artiste et policier J’ai des responsabilités vice versa» nous a-t-il fait remarquer.

En effet, son métier de policier lui empêche de boucler ses différentes études qu’il a dû abandonner en cours de route en raison de sa mission de policier qu’il veut continuer à exécuter avec le professionnalisme dont les moyens de sa survie en dépendent.

«Évidemment, je faisais un choix entre la continuité de mes études et la police. Donc, je choisis la police parce que ma survie en dépend» a-t-il dit.
En outre, pour les jeunes diplômés, l’emploi en Haïti n’est pas une chose facile à trouver. «Je voulais être autonome financièrement. Je profitais de l’occasion qui m’était favorable. Je considère en dépit de tout, le choix de devenir policier, comme un accident de parcours» raconte-t-il.

Pour l’instant, les témoignages jouent en faveur de ce policier-musicien.
Stéphane Dely une admiratrice de l’artiste nous a fait cette confidence. «Le maestro Eliable est un artiste, un policier courtois qui aime partager son savoir avec les autres. Il est toujours à l’écoute de son entourage. Il est très compréhensible et respectueux. C’est un honnête citoyen» a conclu la jeune fille.

Mackenson Charles, abonde dans le même sens. «Eliab est un homme qui aime les gens autour de lui. Il a beaucoup d’humilité. Il est très sympathique» a-t-il renchéri.

Le désormais artiste Eliab Joseph développe une grande proximité avec les gens de son quartier. Pour ses loisirs, il aime jouer au football et au domino avec ses amis.


Il vit pour l’instant sa vie de célibataire et sans enfants avec courage. À coup sûr, il souhaiterait fonder un jour une famille mais son métier de policier ne lui permet pas de s’engager pour l’instant dans cette aventure.
En définitive, il rêve poursuive sa carrière de musicien. Il compte déjà dans son répertoire plus de 7 chansons.

Le maestro, pianiste et compositeur n’est pas pourtant connu par le grand public. «J’embrasse vraiment ma carrière de solo en 2013. Mon premier titre s’intitule« yon lòt vizyon». Malgré cela, j’étais toujours à l’Église. Ce n’est qu’en 2017, je me suis définitivement lancé vers d’autres rives de la musique» a-t-il relaté. Il évolue pour l’instant dans le genre musical Afrobeat. Parfois il joue du compas.

Son objectif musical se concentre sur la sortie de son nouvel opus qui apparaîtra sous le titre «my dream» a-t-il promis à ses nouveaux fans qu’il cherche à conquérir.

Mackenz Dorvilus