Après les diversions et les stratagèmes de coup d’état, les pairs conscrits déchus occupent maintenant le devant de la scène politique avec des actions en justice stériles.

C’est le dernier sursaut de la bête mortellement atteinte, sans comprendre que ses agissements la vide de son sang et accélèrent sa mort.

Comme sous Martelly, le coup fourré de la mise en accusation a échoué contre Jovenel. La crise actuelle n’est pas politique, elle est   essentiellement économique. Elle n’est pas inédite et est récurrente (depuis 1987)

Ces manifestations multiformes déroutent nombre d’acteurs et analystes.

Les jusqu’auboutistes refusent d’admettre qu’il faut changer de stratégies. Seule la participation de toutes les forces vives organisées des trois secteurs de la vie nationale (public, privé et mixte) peut aider à juguler cette crise.

L’opinion publique serait le catalyseur et le creuset d’où sortiraient un accord de transition pour un vivre ensemble immédiat, la planification pour un nouveau contrat social (constitution), le consensus pour notre premier pacte de gouvernabilité et l’identification d’institutions à préserver qui ne doivent pas participer aux manifestions, mêmes pacifiques.

Tout ceci n’est possible qu’à partir d’une conférence nationale inclusive, fruit d’un dialogue sincère avec d’autres paradigmes.

Les institutions d’enseignement supérieur, la société civile et les partis politiques y joueraient un rôle prépondérant comme espace de savoirs, de débats, de pouvoir et de représentativité.

Le diagnostic de la crise quoique nécessaire n’est pas suffisant; On parle à cor et à cri de changement de systèmes. Quels systèmes? Est-ce L’éducatif, le judiciaire, l’économique ou le politique? Il faut établir aussi l’urgence de ce changement…

Depuis plus de trois décennies, l’opinion publique est prise en otage par une minorité, par les plus volubiles, les plus bruyants,  les ignares,  les  suffisants et les plus agressifs.

Dans leur euphorie ils oublient que « TROU MANTI PA FON »

Leurs discours changeants, circonstanciés et motivés par leurs intérêts personnels seront démasqués.

Les termes de références tant des fonctions électives que politiques sont définis par des textes. Les programmes de campagne devraient s’en inspirer.

Les Institutions de l’état central sont au nombre de huit, et pourtant une seule est vilipendée.

Les compétences sont limitées, celles de la Présidence sont différentes de celles de la Primature. Le  Président ne gère pas, c’est le Premier Ministre qui est investi de ce pouvoir; les lois sont de la compétence du Législateur, les décrets du Gouvernement, les arrêtés du Président, des Ministres, des Maires  etc…

À partir de la situation qui prévaut depuis le 13 Janvier suite à la non réalisation des élections, le Garant du bon fonctionnement de nos Institutions doit être très attentif et perspicace pour bien contrôler les actions du Gouvernement et toutes autres Institutions affectées.

Le PRÉSIDENT ne va rien GÉRER par décret puisque la GESTION du pays n’est pas de ses COMPÉTENCES.

Nos politiques ne sont pas ouverts au dialogue;  monologue et diktat sont leur credo. «Je veux, je peux».

J’insiste sur ce point, « seul le dialogue inclusif permettra d’aboutir à un accord au bénéfice de la population ». Aucun acteur pris isolément ne détient la panacée à nos maux.

Trop souvent, hélas, aux problèmes collectifs nous proposons des solutions individuelles….

Face aux problèmes individuels des solutions collectives.

La constitution de 87 voulait divorcer du culte de la personnalité, des apprentis dictateurs en institutionnalisant les Partis Politiques.

Malheureusement c’est la dictature de l’exécutif qui est remplacée à dessein et sans gêne par celle du législatif.

Cette constitution, loin de corriger les dérives d’avant 87, a ligoté le Président au profit du Premier Ministre. Le pouvoir du président est réduit à une peau de chagrin.

Le coup d’état constitutionnel est complété par la constitution amendée de 2011qui prévoit de remplacer le Président par le Premier Ministre. Rien ne justifie aujourd’hui  la peur d’un lion mourant en cage.

Ce corset à la Présidence n’est pas le fruit du hasard, il participe d’une stratégie de prise de pouvoir sans les élections. Le parlement depuis 91 est une gaguère où empoignades et vandalisme se rivalisent.

Les législatures ne s’évaluent plus en nombre de textes légiférés et/ou votés mais plutôt en scandales à répétition et à sensation. C’est une évidence qu’il n’existe pas de partis politiques. (Pléthoriques, 300).

Les candidats et élus ne s’y recrutent pas. Ils viennent des opérations d’embauchage à l’annonce des élections. Les candidats recrutés, une fois élus, remplacent les dirigeants des partis. Les causes de cette absence sont multiples et demandent une analyse en profondeur pour y apporter les correctifs.  

ATTENTION, ATTILA LE HUN EST DÉJÀ DANS ROME…

TOTALITARISME sous dictature peut se justifier mais TOTALITARISME en démocratie est choix.

Claude PÉAN

Gestionnaire,

Jurisconsulte, Professeur.