Le citoyen Evens Fils attire l’attention des gouvernés sur les mesures prises par les autorités haïtiennes dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire que connait le monde dont Haïti. Il croit que la reprise des activités dans les usines vise à décimer la population.
Fort-Liberté, https://www.lemiroirinfo.ca, Mercredi 22 Avril 2020
« Quand on ne peut pas construire une nation, on ne finit que par la détruire ». Et comme des zombis, chacun accepte la mort qui va et vient.
Personne ne peut alléguer que la crise sanitaire mondiale fait partie d’un plan prédestiné à détruire massivement la population mondiale sans se heurter aux plus grandes controverses. Alors que les uns soutiennent une théorie conspirationniste, plan secret de destruction massive de la race humaine; d’autres la remettent en question admettant simplement qu’il s’agit d’une maladie en dehors de tout contexte géopolitique ou de guerre biologique.
À présent, pour aborder cette question de crise transversale qui mêle médecine, sociologie, droit et politique, je me propose, dans un élan citoyen, de ne point m’immiscer dans un débat dont l’argumentaire ne saurait être appuyé par des moyens de preuve incontestables pour ne pas se perdre en conjecture. Ainsi, je n’affirme point qu’il existe un plan de destruction massive et je n’infirme non plus qu’il s’agit d’une simple crise sanitaire. Toutefois, je soutiens vivement, de l’examen des décisions gouvernementales contradictoires et abracadabrantes, les mesures actuelles, même pour nous en prémunir, nous conduiront à la réduction certaine de la population haïtienne par la panique du chaos ou la mort. Sans une loupe spéciale, regardons donc de plus près:
Premièrement, le Premier ministre haïtien Joseph Jouthe a ordonné la réouverture des usines textiles (estimés en 2018 à 52,950 ouvriers) ; tandis qu’il y a près d’une semaine, le ministre des Travaux publics, Transport et Communication, Joacéus Nader a prédit des jours sombres si le confinement et la distanciation sociale ne sont pas respectés :… il y aura d’ici le 15 mai entre 1000 à 1500 morts par jour. Tout concorde comme des axes sur un plan : rouvrons les usines pour obtenir le nombre de morts prévus. Quand il y avait deux cas de covid-19 en Haïti, le gouvernement a ordonné la fermeture des usines ; quand le nombre de cas s’élève à 40, le gouvernement ordonne la réouverture des usines.
Deuxièmement, dans le journal en ligne Alterpresse, le biologiste haïtien Matendrick Adolphe, met la population Haïtienne en garde contre des tests non approuvés par les autorités. Il y aurait des tests non fiables en Haïti. Or, après deux mois de la crise, il existe en Haïti qu’un seul Laboratoire national de santé publique effectuant des tests. Il se trouve à Port-au-Prince au moment où le transport en commun est quasiment interdit.
Toutefois, du 15 au 18 mars 2020, des activités socio-culturelles ont été autorisées par le maire de Fort Liberté, Louis Etienne dit Bouki, en dérogation aux mesures du ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales dont deux bals réunissant «Septentrional-Tonymix», Tropicana et des activités culturelles dans les plages ainsi que des groupes folkloriques et de vaudou. Cependant, le 9 avril 2020, le premier cas de décès suspecté de covid-19 a été enregistré.
Pour sa part, la famille de la defunte a intenté une action en justice dans le cadre de cette affaire avec pour motif que la mort n’aurait pas pour cause la Covid-19.
Troisièmement, le fameux Maire principal de la commune de Fort-Liberté, le sieur Etienne Louis Jacques dit Tibouki a péremptoirement défié une mesure de confinement annoncée par la Délégation du Nord-est. Au milieu de la crise et des alertes gouvernementales, le maire Tibouki a laissé jouer deux bals diablement lucratifs et qui ont rassemblé des centaines de personnes afin que tout le monde sache que c’est lui le maire superstar.
« Pas de confinement dans ma ville », a martelé le maire Tibouki. Et voici aujourd’hui, la covid-19 a envahi la ville de la proclamation de l’indépendance d’Haïti à cause d’un maire, l’invraisemblable Tibouki, qui croit que la chose publique lui appartient. Paradoxalement, deux semaines plus tard, lorsque la covid-19 s’est abattue sur les Fort-Dauphinois, le maire Tibouki, main littéralement appuyée sur la détente de son arme à feu, exigeait que toute malade suspecté restât à la maison en promettant de tuer le prochain qui bouge ou qui cherche le chemin d’un centre hospitalier.
Quatrièmement, dans la foulée de l’urgence, les masques commandés ne sont pas encore disponibles et c’est à ce moment que le gouvernement se souvient qu’au lieu de transférer à l’étranger des millions de dollars, la population aurait pu fabriquer ses propres masques.
Au fait, aucune mesure concrète n’est prise. Note passivité est plus inquiétante que la codiv-19. Pas de clorox, pas de récipients, pas de palliatif, chloroquine ou générique disponible, pas d’augmentation des services publics (eau, électricité), pas d’accueil médical sur la frontière Ouanaminthe-Dajabon, pas de personnel de santé spécialisé, pas de matériels pour les médecins, pas d’allocation familiale, aucune planification pour les provinces, tout sera concentré à Port-au-Prince.
À Fort-Liberté, une personne serait morte de covid-19 et cela a provoqué la danse de toute une ville en hébétude: Tibouki, offrant un cadavre en spectacle dans les rues de Fort-Liberté. Tibouki se dirige à Ferrier, tantôt à Meillac, enfin Tibouki retourne à Fort-Liberté avec le cadavre, vilipendant la mémoire de toute une famille. C’est la danse de l’indignité.
Mais qui ose confirmer la cause réelle du décès ou s’agissait-il d’une série fictive à épisodes les unes plus délirantes que les autres ? Voilà la réalité des dirigeants qui cherchent un nouveau mandat, pourtant ils ne sont jamais prêts à affronter les aléas de la vie. Rien de concret n’a été prévu sinon la panique, le confinement irréfléchi, la publicité, le bombardement de chiffres de cas suspectés et de pronostics alarmistes non suivis d’action. Par ailleurs, personne ne se demande qui s’occupe des eaux que nous consommons. Qui inspecte les boutiques de traitement des eaux potables ? Quel personnel avec quelle santé ?
Somme toute, même s’il n’existait pas un plan pour détruire la race humaine, les décisions qui sont présentement prises par le Gouvernement Haïtien auraient pu constituer élégamment un plan macabre pour réduire la population haïtienne. Et les mesures incohérentes du gouvernement Haïtien notamment le retour de la classe ouvrière dans les usines, non-distribution de matériels et produits de santé à temps en sont la preuve mathématique d’une machine mise sous tension et qui ne s’apprête pas à s’arrêter. Si le gouvernement ne contrôle pas la frontière, la population haïtienne sera décimée; Si le gouvernement ne fournit pas gratuitement les produits sanitaires urgents et une allocation familiales aux plus démunis, la crise économique fera plus de décès que la Covid-19; Si les ouvriers doivent retourner dans les usines, ce sera le suicide collectif (à moins que les alertes et la panique mondiale insinuent un mensonge d’état).
Par ailleurs, tout passe toujours par la justice. Ainsi, si nous continuons à admettre que l’argent public soit détourné par un groupe d’individus et que ceux-ci ne sont jamais jugés par un tribunal compétent, il y aura virus après virus, les uns plus mortels que les autres, et nous n’aurons jamais un hôpital moderne, ni suffisamment de personnel de santé par commune au temps de la fermeture généralisée des frontières.
Car, on croit à tort que le confinement à lui seul peut nous en libérer, alors que nous prenons des mesures scandaleusement incohérentes, sans solidarité, sans hôpital, sans matériels, produits et personnel de santé adéquats.
En définitive, il est grand temps que chacun se protège intelligemment. Recourons à toutes les méthodes efficaces, voir traditionnelles, pour reprendre le conseil des spécialistes médicaux et Dr Didier Raoult. Respectons les mesures salutaires et questionnons certaines. Le gouvernement doit faire moins de bruit et plus d’action.
Des mesures d’urgence ponctuelles concrètes doivent être prises, mais il nous faut également des mesures à long terme notamment la construction d’un hôpital moderne par commune et la formation d’un personnel de santé spécialisé dédié, comme un sacerdoce, à la cause collective. C’est ici le sens littéral de la fonction publique qui se diffère de l’entreprise privée. La fonction publique transcende la notion de salaire et intérêt privés pour s’arrêter au concept de bien collectifs et services publics. Au demeurant, ce plan génocidaire, s’il existe, doit échouer et s’il n’existe pas, on doit cesser de l’échafauder par nos décisions gouvernementales inadéquates, désinvoltes et sinistres.
Auteur : Evens Fils/Citoyen engagé. Courriel : evensfilsfichier@yahoo.fr