Le Ministère de la Justice et de la sécurité publique(MJSP) à travers les (Parquets) et le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) à travers les Tribunaux devraient être les partenaires privilégiés de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) dans sa grande mission d’assainir l’administration publique. Cependant, le premier dossier transmis au Parquet déclenche une polémique sans précédent compromettant la collaboration entre de ces deux institutions étatiques chargées de réprimer les actes de corruption et de rendre justice aux justiciables haïtiens.
Les faits:
Le lundi 30 décembre 2019, le deuxième secrétaire de l’ambassade d’Haïti en République Dominicaine, Kerby Alcante Desormeaux, accusé de «faux et usage de faux» a été auditionné pour la 3ème fois par les enquêteurs de l’Unité de Lutte Contre la Corruption. Puis le même jour, il a été menotté et déféré au Parquet pour les suites utiles.
Deux heures plus tard, sur la requête de son avocat, Me Camille Leblanc, il a trouvé sa libération provisoire. Une décision qui provoque la colère de du Directeur Général de l’ULCC.
Le vendredi 3 janvier 2020, l’huissier notaire Hilaire, est allé signifier le Substitut du commissaire du gouvernement Me Jeanty SOUVENIR d’une invitation pour venir s’expliquer aux enquêteurs de la libération suspecte de Kerby Alcante Dersomeaux. Pour sa part, Me Jeanty, a séquestré pendant plusieurs heures, l’huissier Notaire Hilaire contre son gré au Parquet.
En réplique, le chef du parquet de Port au Prince, Me Jacques LAFONTANT, a écrit au ministre de la justice et de la Sécurité publique, Me Jean Roody Aly afin requérir son autorisation en vue de convoquer Me Claudy GASSANT au Parquet de Port au Prince. «Qu’il soit permis d’inviter le Directeur Général de l’ULCC, Me Claudy GASSANT au Parquet de ce ressort pour être entendu sur les faits de forfaiture par coalisation des fonctionnaires et empiètement des autorités administratives et judiciaires.
Les observateurs croient qu’il est très grave quand deux institutions qui sont appelées à collaborer s’entre-déchirent. C’est encore plus grave croient-ils lorsque « l’orgueil et non les principes qui dirigent nos institutions. On se demande si les institutions du pays peuvent fonctionner selon les caprices des dirigeants ou bien sous l’égide de la loi» ? En dépit du fait que la loi laisse des floues dans certains dossiers, il est très important de l’appliquer le plus possible. Sur ce, les observateurs invitent nos parlementaires à assumer leur responsabilité, car il y a beaucoup à faire pour «renforcer notre législation, harmoniser la relation des institutions et limiter les dérapages».
Auteur : Quetony SAINT-VIL